jeudi 29 juillet 2010

Aux alentours de Katmandou

Bon, petit à petit, je me retape, et les médecins m'autorisent des petites excursions aux alentours de Katmandou. Nous partons donc avec Chloé et Dom qui nous a rejoint pour une balade à Bakhtapur, cité médiévale classée patrimoine de l'Unesco. C'est un village de temples hindous très joli. Il fait une chaleur étouffante et je suis malheureusement mal en point avec mes poussées de fièvre donc je ne profite pas totalement de la visite. Nous passons plusieurs heures Justifierdans un tout petit taxi (format Fiat Uno) coincés au milieu de la circulation hallucinante de Katmandou. La pollution est telle que l'air est simplement irrespirable, nous sommes obligés de respirer à travers des morceaux de tissus. Bien sûr, à cela s'ajoute la poussière des routes en terre et les secousses qu'elles impliquent. Oranginaaaaa ! Je sens bien que tout le monde en a marre de Katmandou, y compris moi, mais nous sommes coincés ici jusqu'à ce que les médecins estiment que je n'ai plus besoin de mes intra-veineuses quotidiennes et qu'il est raisonnable de s'aventurer dans les campagnes. Tout le monde prend son mal en patience et chaque poussée de fièvre nous désespère. Je profite de ce post d'ailleurs pour remercier mon Flanby (Chloé) qui a fait preuve d'une patience incroyable, y compris dans les moments où j'ai un peu perdu les pédales, physiquement et moralement épuisée... Merci ma biche, sans toi, je serai rentrée en France illico !
Enfin arrivés à Bakhtapur, nous faisons appel à un jeune guide qui nous explique les coutûmes et les rites pratiqués dans chacun des temples. Nous visitons aussi le marché des potiers et quelques échoppes d'artisanat local. Nous montons boire un coup sur une terrasse qui domine la place principale.

Nous reprenons notre taxi pour aller visiter un des plus grands temples bouddhistes du Népal. La religion Hindouiste est majoritaire au Népal, mais la proximité du Tibet apporte une forte influence Bouddhiste. Nous empruntons des routes bordées de rizières et traversons des petits villages. Le retour est beaucoup plus plaisant que l'aller ! Le ciel se couvre, et comme chaque fin d'après-midi, un gros orage se prépare. Les lumières sont magiques sur le Stupa doré qui contraste avec le ciel tout gris.
Nous retournons à l'hôtel, je suis très fatiguée et j'ai de nouveau de la fièvre, ce qui commence à me désespérer un peu, et mes deux compagnons aussi. Du coup, je suis grincheuse et sape le moral de tout le monde. Merci, les vacances !

mardi 27 juillet 2010

Kathmandu, Népal

J'arrive à Katmandou où je retrouve Chloé qui m'attend en grandes pompes avec un joli panneau à mon effigie. Nous découvrons la ville, hectique, colorée, incroyable. Nous passons une bonne journée mais je me sens un peu patraque. la fièvre est revenue et nous décidons d'aller à l'hôpital, histoire d'être sûre que je ne fasse pas une petite rechute.
J'ai bien fait d'y aller parce que ma condition se dégrade rapidement dans la journée qui suit. On me met sous perfusion et on m'administre une dose d'antibiotique de cheval et de quoi faire baisser la fièvre. J'ai dans le sang de quoi shooter une communauté hippie pendant 10 jours ! Une bonne batterie de tests plus tard, les médecins trouvent ce que c'est (c'est à dire la typhoïde). Bon, maintenant je vais être bien soignée et tout va rentrer dans l'ordre. Pas de panique, ça se soigne bien, ça prend un peu de temps, c'est tout. Regardez, j'ai pas l'air moribonde !

Au programme d'aujourd'hui et de demain, beaucoup de repos et ensuite, en route pour de nouvelles aventures !
Vous pouvez également consulter le blog de Chloé qui décrira aussi nos aventures :
http://www.lesvoyagesdelafeeclochette.blogspot.com/

Promis, le prochain article sera plus fun et plus réjouissant !

vendredi 23 juillet 2010

Quelques aventures en Thaïlande

Je me sens mieux de jour en jour, et grâce à beaucoup de repos et à une alimentation pour le moins austère, je suis à nouveau sur pieds.
Dom et moi décidons d'aller explorer Bangkok de nuit (il fait moins chaud), et allons au Bayok, l'hôtel le plus haut de Thaïlande, où nous avons une vue imprenable sur la ville. Il y a même un mini golf sur le toit du 83ème étage !
Le lendemain, nous décidons qu'il est impératif de fuir Bangkok et son agitation permanente et nous partons pour une journée d'accrobranches et de tyroliennes dans la jungle. Perchés sur des plateformes dans les arbres à 70 mètres de haut, nous bondissons et glissons comme des singes le long de tyroliennes de 300 mètres de long. C'est vraiment super chouette et les vues sont magnifiques. Ça fait du bien de prendre l'air ! Par hasard, nous découvrons qu'il y a un zoo tout près et partons faire un tour. Immense surprise : on peut nourrir les animaux ! Nous achetons des courgettes et des haricots verts au stand et partons nourrir les biches, des hippopotames insatiables, des girafes et leurs petits, des éléphants, et nous voyons plusieurs espèces de joyeux singes qui bondissent joyeusement de branche en branche, chipant un peu de nourriture quand ils le peuvent.
Nous sommes un peu pris par le temps et décidons de retourner en stop à l'endroit où nous devons prendre notre bus. Un bus scolaire s'arrête et nous prend en stop, et nous nous retrouvons au milieu de dizaines d'enfants en uniforme orange qui hurlent « hello ahouayou !!! » en agitant les bras. C'est super chouette. Même pas de « ouaich Môdame, bien ou bien ? »... (note : vous constaterez qu'au fil de mes articles, je manifeste toujours autant d'intérêt pour l'enseignement et le contact avec les jeunes, mais que je ne suis pas prête du tout à retourner dans la jungle urbaine d'où je viens...)

Bref, nous finissons par arriver à notre arrêt de bus et nous demandons au chauffeur de nous déposer à Pattaya. Cette petite ville a bien mauvaise réputation : c'est apparemment une des places centrales de la prostitution en Thaïlande. Nous trouvons une agence de location de voiture, négocions comme des marchands de tapis, et partons à bord de notre bolide direction Koh Chang, petite ïle à proximité du Cambodge.



Nous sommes levés depuis 5 heures du matin, nous avons fait 4 heures d'accrobranches, une visite de zoo, 6 heures de bus, et de violents orages s'abattent sur les routes qui deviennent impraticables. Ca m'épate toujours que dans des pays sujets aux pluies de moussons, les infrastructures soient si peu appropriées. C'est le cas partout où je suis allée en Asie, d'ailleurs. Nous nous arrêtons passer la nuit à Trat et décidons de reprendre la route le lendemain. Le temps est toujours épouvantable, mais au moins il fait jour. Nous prenons le ferry et trouvons un petit hôtel bon marché à Koh Chang. En fin de journée, le temps s'éclaircit enfin et nous allons faire une petite balade sur la plage. Un petit restau, et au lit !

Petite parenthèse au sujet de la prostitution en Thaïlande : c'est vraiment aberrant. Il y a partout des vieux blancs ventripotents et suant comme des gorets qui se pavanent avec des jeunes femmes Thaïlandaises. Ça, je m'y attendais. Ce qui m'étonne par contre, c'est que beaucoup de jeunes hommes sont aussi dans ce circuit, des jeunes d'une petite vingtaine d'années. Moi, ça me retourne l'estomac, mais ce n'est sans doute pas le moment d'en parler.
Le lendemain, il faut reprendre la route de bonne heure car nous devons rendre la voiture à Pattaya à 16h30. Nous arrivons à l'embarcadère à l'heure mais constatons que le ferry est parti en avance. Pas de chance, nous prendrons le prochain, mais en attendant, nous allons visiter les cascades de l'île. A cause des pluies torrentielles, la rivière est très large et notre expédition se transforme rapidement en canyoning. Lorsque nous arrivons au ferry, rebelote, nous l'avons loupé... bon, ben on prendra le prochain, mais cette-fois ci on attend sur le quai !
En route, nous ne résistons pas à l'envie de nous arrêter dans les petits marchés de fruits et légumes locaux. C'est l'occasion pour Dom de faire une petite dégustation de tous les fruits qu'il ne connaissait pas. Il y a des grands lychees à poils longs, des fruits du dragon (rose dehors et comme de la chair de kiwi blanche à l'intérieur), des ramboutans, des pamplemousses énormes et sucrés, des ananas délicieux...
Et puis nous avons aussi la joie de nous retrouver coincés dans les embouteillages avec un ballet de mobylettes et de scooters qui zigzaguent en pétaradant autour de nous.
Nous finissons la journée avec un massage Thaï d'une heure, un vrai bonheur ! Mes épaules et mon dos en avaient bien besoin mais je me serais volontiers passée du moment où la masseuse tire sur les orteils un par un pour les faire craquer !
Le lendemain, je prends un taxi pour l'aéroport de Bangkok. J'écris cet article depuis l'avion pour Kathmandu où je vais rejoindre ma grande copine, ma bibiche, mon flan : ma Chloé !

mercredi 21 juillet 2010

Aujourd'hui, je m'envole pour Bangkok où je retrouve Dom (qui a fait une grande partie de l'Australie avec moi). Je suis contente, un peu de compagnie me fera le plus grand bien et je suis impatiente de ma faire un peu bichonner. Voyager en solitaire, ce n'est pas drôle du tout quand on est malade. Mon avion n'est que dans l'après-midi, mais je ne me sens pas en mesure de me lancer dans une grande expédition dans la matinée, donc j'opte encore pour une solution simple : le marché Russe. J'y dégotte une paire de boucles d'oreilles (une des rares choses que je me suis achetée au cours de tout le voyage... après il faut tout transporter !).
Je rentre à l'hotel et j'attends l'heure d'aller à l'aéroport. Je ne me sens vraiment pas bien. Je finis par monter dans l'avion après avoir copieusement vomi dans les poubelles de la salle d'embarquement. Grande classe...
Arrivée à Bangkok, j'ai des suées, des vertiges, des nausées, j'ai l'impression que je vais m'effondrer. Je me dirige vers la douane, et au moment de passer l'immigration, une machine ne met à faire des « biiiiiiiip » stridents. La douanière se jette sur son masque chirurgical, enfile des gants et me demande de reculer. Je ne comprends rien à ce qui m'arrive. On m'isole, on me demande de m'assoir à l'écart. Une autre dame arrive 20 minutes plus tard équipée comme un cosmonaute en période de guerre bactériologique et m'aboie des questions du type « avez-vous été en contact avec des animaux sauvages ? » dans un anglais tout à fait approximatif. Elle prend ma température : 40,1°C. Ah, quand même ! Je sentais bien que j'étais patraque ! Elle m'explique que je vais être placée en quarantaine quelques jours. Là, c'en est trop, je fonds en larmes, je lui explique que non, pas question, que mon ami m'attend et qu'il prendra soin de moi, que j'ai mangé des fruits mal lavés et que j'ai juste une bonne gastro, qu'elle me laisse entrer en Thaïlande !
Elle finit par accepter de me laisser entrer (mes poumons sont clairs – j'ai arrêté de fumer depuis plusieurs semaines), à condition que je voie un médecin au plus vite. Marché conclu. Je file à l'hôtel, prends une chambre climatisée et une bonne dose de Doliprane, et me repose un peu.

Le lendemain, la fièvre est toujours là donc je vais à l'hôpital. Dom m'accompagne. Le médecin m'ausculte et conclut à une infection des intestins. Il me donne des antibiotiques et une petite intra-veineuse pour me retaper un peu. Il insiste pour que je reste en observation quelques jours, mais je refuse, je ne suis pas toute seule, si demain ça ne va pas mieux, j'irai à l'hôpital, promis.
Je mets quelques jours à me retaper, mais les anti-vomitifs aident bien, je me sens mieux dès que je peux manger un peu ! Il me semble enfin voir le bout du tunnel !

lundi 19 juillet 2010

petite virée en bus, destination Kep, sud du Cambodge

Je ne me sens pas spécialement bien à Phnom Penh, pour les mêmes raisons que je n'avais pas aimé Dehli : il y a trop de bruit, trop de pollution, trop de stress, trop de gens, trop de misère, trop de puanteur... Il y a certainement des tas de choses intéressantes à voir, mais je suis malade et je n'ai qu'une envie : m'enfuir pour un coin de campagne. Je décide donc d'une minute à l'autre de sauter dans un bus pour Kep, au bord de la Mer de Chine, tout au Sud du Cambodge. C'est un petit village de pêcheurs. La spécialité, c'est le crabe, donc je déguste un crabe au poivre de Kampot (juste à côté de Kep). Mauvaise idée. Le lendemain, je suis encore plus malade et je ne fais pas grand chose de ma journée à part une petite balade le long de la côte où se dressent les squelettes fantomatiques des riches villas calcinées par les Khmers Rouges. La plupart sont abandonnées et la nature reprend doucement ces droits, les arbres et les herbes folles envahissent des maisons qui furent sans doute splendides avant les persécutions. D'autres sont en train d'être réhabilitées. Les terrains ont certainement été rachetés parce que les parcelles sont entourées de murs de pierres flambant neufs avec de jolis portails en fer forgé, mais rien derrière ces murs. C'est assez surprenant.

Le lendemain de très bonne heure je reprends le bus pour Phnom Penh. Ah... les joies des transports en Asie... Allez, ça vaut quand même une petite description. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de prendre de photos, mais ça vaut de l'or... Le bus en lui-même est un hommage au kitch : petits rideaux à frou-frous, pompons aux fenêtres et aux rétro et photos d'Angélina Jolie et Léonardo Di Caprio au plafond. Dans les bus Cambodgiens, on passe des videoclips en Khmer pendant tout le trajet. La musique hurle et crachouille dans les hauts-parleurs fatigués au dessus de chaque paire de sièges. Les aigus transpercent les oreilles et les graves font grincer des dents. Je ne comprends pas les paroles, mais à en juger par les images, les chansons doivent être inspirées de sentiments dégoulinants, et dans la majorité des cas, le jeune homme (qui était méchant au début mais qui devient gentil grâce à la jolie jeune fille), meurt dans les bras de sa bien aimée larmoyante, abattu par balle. Imaginez bien que le tout HURLE, et que, pour épicer un peu tout ça, les passagers chantent en cœur puisque les videos font aussi karaoké. Ajoutez à cela la climatisation qui n'a pour but que de geler les cervelles des passagers. Évidemment, on ne peut pas régler la ventilation, dont au bout de 6 heures, je ne peux plus lever les sourcils et j'ai les poils du nez qui gèlent. Assise à côté de moi, il y a une très grosse dame qui s'installe confortablement, me pose la main sur la cuisse et la tête sur mon épaule pour ronfler outrageusement. De temps en temps, elle se réveille, me sourit de toutes ses 4 dents, renifle un bon coup, se racle la gorge et crache dans un sac plastique qu'elle pend au dossier du siège devant. Je prie pour que le sac de crachat ne se renverse pas. Je vous jure que je n'invente rien !

J'ai une journée à passer à Phnom Penh, mais je ne me sens vraiment pas en forme. J'opte pour un petite visite du marché de nuit qui n'a aucun intérêt, et je vais me coucher, malade, le moral dans les chaussettes, et sérieusement fatiguée des délices de l'Asie. Cela fait plusieurs jours que je suis malade, cela ne fait que s'empirer et mon moral commence à en prendre un coup. Je me soigne avec ce que j'ai dans ma trousse à pharmacie, c'est-à-dire pas grand chose. « Allez, ça ira mieux demain », me dis-je.

dimanche 18 juillet 2010

Il y a aussi des semaines sans...

En arrivant à Phnom Penh, je suis envahie par le même sentiment qu'en arrivant à Dehli. Il fait très chaud, 15 chauffeurs m'assaillent pour que je monte dans leur tuktuk, ils me collent tellement qu'ils finissent par me faire tomber avec mon sac. Je ne suis pas en grande forme, je suis très fatiguée et j'ai une infection urinaire. Tout le monde est content de l'apprendre... Bref, je reste une nuit à Phnom Penh et décide de m'enfuir pour Kep, au bord de la Mer de Chine Méridionale, tout près du Vietnam. En route, je commets une erreur de débutante : j'achète un ananas déjà épluché. il est délicieux, mais n'a probablement pas été épluché par des mains très propres... Evidemment le lendemain, ça ne rate pas : tourista carabinée. En plus, à Kep, il pleut toute la journée. Un bol de riz et une longue journée de marathon dans des toilettes plus rustiques les unes que les autres (4 planches d'1x1 m pour faire une cabane et un trou dans la terre, c'est des toilettes à Kep), et une nuit agitée plus tard, je reprends la route pour Phnom Penh. Il pleut toujours, et maintenant j'ai de la fièvre...
J'ai ce qu'il faut comme médicaments, et demain je retourne à Bangkok pour quelques jours. Ca va aller, mais ces derniers jours ont été difficiles ! C'est ça aussi la vie de baroudeuse !

samedi 17 juillet 2010

photos

Voilà les photos, surtout pour Franckbertin qui ne sait pas lire, peut être, mais qui est le seul à laisser des commentaires sur mon blog ! Merci les Caneloni !

jeudi 15 juillet 2010

Battambang, l'est du Cambodge

Nous décidons de louer un tuk-tuk et un guide pour la journée pour explorer les alentours de Battambang. Notre guide nous fait sillonner toute la région et nous donne beaucoup de détails sur son vécu des persécutions des Khmers Rouges. Nous nous arrêtons d'abord au bord de la ligne du célèbre « Bamboo Train ». Cette ligne de chemin a de fer a été construite par les Cambodgiens qui avaient été privés de tout autre moyen de transport par les Khmers Rouges. Ce système est très spartiate et très ingénieux à la fois. Chaque « wagon » est composé de deux essieux sur lesquels est posée une plateforme très légère mais très résistante de bambous tressés. On poussait chaque wagon avec les pieds et avec des grands bâtons, mais maintenant ils sont équipés de moteurs (type tondeuse à gazon). Chaque plateforme mesure environ 2 mètres sur 3 et peut transporter des tonnes de riz ou de bétail. Il n'y a qu'une seule voie, donc lorsque deux trains ou deux wagons se croisent, c'est le plus léger qui doit céder le passage : on décharge tout, on retire la plateforme, les essieux, on laisse passer l'autre wagon et on réinstalle tout. La ligne traverse des rizières et passe sur des ponts vertigineux, c'est vraiment incroyable. Dommage, cependant, notre guide nous explique que dans quelques mois ce train disparaîtra pour faire place à un train plus moderne, cette ligne étant le seule ligne reliant Phnom Penh, la Capitale, à l'Est du pays.

Nous visitons ensuite une ferme de crocodiles. Des centaines d'entre eux sont entassés autour de bassins verdâtres. C'est sans grand intérêt... si ce n'est que je découvre avec consternation que la peau de croco pour faire des sacs ou des bottes est encore très en vogue... et le commerce de la peau et de la viande de crocodile est très lucratif. Ah bon...

Nous demandons à notre guide de nous emmener dans un endroit qu'il aime bien pour le déjeuner. Après plusieurs dizaines de kilomètres, nous nous arrêtons dans un endroit magique : à côté d'un étang couvert de fleurs de lotus, nous nous installons dans des hamacs sur des paillotes à pilotis, et dégustons du riz frit aux légumes et poulet (plat unique). C'est d'une sérénité incroyable.

Après une courte visite de temple, notre guide nous emmène nous imprégner un peu d'histoire dans les « killing caves », grottes dans lesquelles les Khmers rouges exécutaient les Cambodgiens.

Nous sommes à nouveau rincés par une averse impressionnante. Après dîner, nous allons faire un tour très rapide dans les rues désertes de Battambang. On dirait une ville fantôme.

Je reprends ma route le lendemain matin pour Phnom Penh.

mardi 13 juillet 2010

Le Cambodge au fil de l'eau...


Après 4 jours passés à Siem Reap à visiter les temples d'Angkor, je décide de reprendre ma route pour aller vers l'est à Battambang. On peut y aller par la route en 3 heures, mais je décide d'y aller en bateau par le lac Tonlé Sap et le fleuve Sangker. J'en parle à un employé de mon hôtel qui m'organise ce trajet en bateau. Le temps de trajet, me dit-on, peut varier entre 3 et 7 heures, selon le niveau de l'eau. Bon, le niveau de l'eau est très bas et nous avons eu deux pannes moteur, nous obligeant à faire un bout du trajet à la rame, donc nous mettons 11 heures à atteindre Battambang, en plein soleil sur un vieux rafiot qu'il fallait écoper toutes les heures. Evidemment, décrit comme ça, ça ne fait pas rêver. Pourtant c'est une expérience incroyable. Le fleuve est bordé de villages flottants et les maisons de bois sont bâties sur des radeaux supportés par des bidons. Sur les rives, des maisons sur pilotis se dressent, défiant les lois de l'apesanteur. Dès que nous passons aux abords d'un village, tous les enfants se précipitent pour nous faire des grands signes et nous envoyer des bisous. J'assiste à plusieurs scènes de la vie quotidienne au bord du fleuve : certains pêchent, d'autres font leur lessive dans l'eau opaque et brune, ils réparent les barques de pêche et de transport, les enfants jouent et s'arrosent, ils plongent dans les vagues du sillage de notre bateau (sauf quand on est obligés de ramer...).
Les Cambodgiens sont pauvres, c'est évident, mais c'est une communauté qui ne semble pas souffrir de la famine. Ils cultivent la terre, et l'entraide est très importante entre les différentes communautés. D'après les éclats de rire des enfants et les sourires des adultes, il semble que ce peuple soit particulièrement harmonieux et serein, malgré les insupportables cicatrices, encore à vif parfois, de la période des Khmers Rouges.
Sur le bateau, j'ai l'occasion de discuter avec Fili (je ne suis pas sûre de l'orthographe). Fili a 14 ans et travaille sur le bateau avec son oncle : il aide à charger et à décharger les sacs de riz et les tissus que nous transportons à bord. C'est aussi lui qui saute à l'eau et pousse le bateau quand il n'y a pas suffisamment de fond et que nous restons coincés. Il ne va plus à l'école. Maintenant, il sait lire, écrire, compter, il parle un anglais tout à fait correct, et sa famille a besoin de lui. Il m'explique qu'il a déjà le savoir et l'esprit, et que la vie lui apprendra le reste. Lorsque je lui explique que je suis professeur, il change d'attitude avec moi. Il me traite soudain avec un immense respect, me demande régulièrement si j'ai faim, si je veux de l'eau, si je veux qu'il fasse de la place pour que je puisse m'assoir à l'ombre du minuscule parasol qui abrite la glacière... Je suis d'un seul coup devenue « Madam Sophie », et il s'incline en joignant les mains à chaque fois qu'il m'adresse la parole. Apparemment, ici, on respecte les enseignants. Tiens, bizarre, je n'ai pas l'habitude de ça...
Lorsque j'arrive à Battambang, je suis rouge comme une tomate et desséchée comme un vieux pruneau... et là, en l'espace de 10 minutes, le ciel se couvre, 3 gouttes tombent et soudain il pleut à torrent. L'expression « pleuvoir des cordes » prend tout son sens. Avant de quitter le bateau, je laisse à Fili deux stylos et un calepin avec mon adresse e-mail. Il promet qu'il m'écrira, pour pratiquer son anglais. Il est ravi du cadeau !
J'arrive à mon hôtel et je retrouve le couple d'Anglais que j'avais rencontrés à Siem Reap et avec qui j'avais visité les temples.

dimanche 11 juillet 2010

Les temples d'Angkor



Je prends un vol pour Siem Reap, au Cambodge, et je voyage dans une très joli petit avion "Némo" qui est grand comme un bus (avec des ailes). Je me dirige vers un hôtel bon marché où j'ai une petite chambre pour moi avec ma salle de bains. Quel confort pour $6 la nuit !
Je me lève tôt le lendemain matin pour aller visiter les temples d'Angkor, et au petit-déjeuner je discute avec un couple de jeunes anglais qui se lancent pour la même expédition que moi. Nous décidons de partager les frais et de louer ensemble un tuk-tuk pour la journée.
Nous commençons par les "petits" temples. C'est très étonnant de s'imaginer que sur l'Ile de la Cité, le peuple de Paris bâtissait Notre-Dame, et à l'autre bout du monde, à dix mille kilomètres, les Khmers érigeaient l'unde des plus séduisantes capitales spirituelles du monde.

La civilisation Khmer semble dater du VIIe siècle. Les édifices n'étaient alors pas encore construits en pierre. Il faut donc attendre le IXe siècle pour que de réels témoignages de vie de cette civilisation nous apparaissent.
Jayavarman II est le premier roi d'envergure car il unifia un royaume alors morcelé et installa sa capitale à Angkor. Son règne dura environ 35 ans pour se terminer aux alentours de 835. Le choix de placer sa capitale près de Siem Reap est probablement du à la proximité du grand lac Tonle Sap qui offre des eaux poissonneuses et la possibilité de cultiver le riz.
L'ensemble des temples construits à partir de cette époque créé un lien très étroit entre religion et royauté, car l'objectif est aussi d'affirmer son pouvoir et sa légitimité
La religion était d'abord brahmanique pour devenir progressivement bouddhiste. Les temples sont immenses, et plus ou moins bien conservés. Je suis absolument ébahie par la beauté des lieux. Il y a en tout une quarantaine de temples, certains réunis dans Angkor Thom, qui est une sorte de grand village de temples. Je suis beaucoup plus impressionnée par les temples mineurs que par l'Angkor Wat en lui-même. Ils sont tous différents les uns des autres, certains reproduisant un schéma pyramidal, d'autres étant constitués de dédales de pièces en enfilade, toutes dédiées au culte bouddhiste. Ils sont bâtis de pierres énormes transportées par 4000 éléphants. Le temple qui m'a le plus impressionnée est celui de Ta Prohm : au milieu des pierres immenses, les arbres ont grandi et de gigantesques racines s'entremêlent à l'architecture. Il semble que la nature reprend ses droits.

De nombreux enfants gravitent autour des temples et essayent de vendre des livres touristiques, des bracelets, des statuettes, et des boissons fraîches. Il fait une chaleur incroyable : plus de 40°C à l'ombre, et pas de vent du tout, sous un soleil de plomb, donc les boissons fraîches sont les bienvenues. Dès que nous descendons de notre tuk-tuk, nous sommes assaillis par des dizaines d'enfants, il est parfois difficile de mettre un pied devant l'autre ! Tous parlent un anglais impeccable.

Le soir, nous explorons la ville de Siem Reap, particulièrement le marché de nuit. Je me laisse tenté par un massage des pieds un peu particulier : je plonge mes pieds dans un aquarium et des dizaines de poissons viennent manger les bactéries et les peaux mortes. C'est une sensation très étrange et ça chatouille énormément !
Le Cambodge, et plus particulièrement Siem Reap et les temples d'Angkor sont parmi les endroits les plus incroyables que j'ai vus au cours de mes voyages.

jeudi 8 juillet 2010

une escale en Thaïlande

Après 15 heures de vol dans deux avions, je me pose à Bangkok à minuit. Je connais déjà Bangkok, j'y étais il y a deux ans. Je décide donc d'aller ailleurs. Phuket, ça sonne bien, et dans mon esprit c'est une île paradisiaque. Je me dirige vers différents guichets de compagnie aériennes et je trouve un vol pas trop cher qui part à 7 heures. Je me trouve donc un petit coin avec des chaises sans accoudoirs, j'attache mon grand sac et mon petit sac l'un à l'autre, je lace une lanière avec mes chaussures et je m'installe pour une des nuits les plus inconfortables à l'aéroport.
Je finis par me poser à Phuket, je prends un bus qui tombe en panne, je prends un autre bus, puis j'arrive dans le centre. On m'indique une auberge de jeunesse à 10 minutes à pied. En Thai, 10 minutes c'est environ une demi-heure. J'arrive ruisselante dans l'auberge et pose enfin mon sac. Je suis complètement fourbue et j'ai l'impression d'avoir rétréci de 10 cm sous le poids de mon sac ! Il fait super chaud et très humide. Pourtant, je redécouvre avec beaucoup de plaisir les couleurs, les rues, les tuk-tuk, la nourriture et l'accent Thai.
Après une petite balade dans Phuket avec un couple de Suisses rencontrés dans l'auberge, je m'aperçois que la ville de Phuket ne présente pas grand intérêt et décide de partir quelques jours sur l'île paradisiaque de Koh Phi Phi. Je prends un bateau et je rencontre Mari-Liis, une jeune Estonienne de 25 ans qui voyage seule avec sa petite fille de 4 ans, Désirée. Nous sympathisons et nous passons beaucoup de temps ensemble. Son courage et sa détermination me laissent admirative, ma liberté et mon insouciance la laissent rêveuse.
Je goûte à de nombreux plats délicieux, la nourriture Thai est incroyable. Les fruits également sont très pafumés. Aux menus : Pat Thaï (pâtes frites aux légumes), poissons grillés, lychees, fruits du dragon, pastèque... un régal ! Je pars faire deux plongées et j'ai la chance de croiser une tortue à côté de laquelle je nage pendant une dizaine de minutes dans l'eau turquoise. C'est magique.

Je dors dans un dortoir de 16 personnes. Il fait une chaleur incroyable, il y a plein de moustiques, et mes colocataires, âgés en majorité de 18 et 19 ans, vomissent copieusement leurs excès au milieu de la nuit, ou se laissent aller à quelques ébats dans le lit sous le mien. Il faut dire que sur l'île, on vent l'alcool en seaux d'un litre avec quelques pailles. C'est un peu le problème de ces endroits super touristiques : même si le cadre est superbe, il faut en profiter malgré les touristes irrespectueux, et leur attitude est parfois tellement honteuse qu'il est difficile de les ignorer. Pour être honnête, ça commence à vraiment me gonfler. Je dois certainement prendre de l'âge...
Je repars de Koh Phi Phi pour Phuket, puis Bangkok, et j'attends en ce moment mon vol pour Siam Reap au Cambodge. Encore une journée de transit dans les aéroports !
Après quelques semaines de rêve passées en Australie, j'avoue avoir un peu de mal à me remettre en route. L'Australie, c'est propre, c'est facile, c'est très sûr, c'est une culture occidentale très proche de la mienne. C'est du voyage facile, il suffit d'avoir une carte de crédit et de parler Anglais. L'Asie, c'est une autre paire de manches. Culturellement, c'est beaucoup plus coloré et dépaysant, mais c'est aussi beaucoup plus épuisant. Je suis maintenant à nouveau sur les rails, mais j'ai eu du mal à reprendre ma route en solitaire. Du coup, j'ai eu le temps de faire le point sur mon voyage, sur mes projets, sur mes rêves accomplis et sur ceux qui sont nés. Voilà 5 mois que je suis partie et que je suis itinérante à la découverte du monde... bon moment pour une petite introspection ?

samedi 3 juillet 2010

En camping-car sur la côte est.


Après 13 interminables heures de bus, nous arrivons à Cairns où nous retrouvons Jekk, une amie de Dominic. Elle a réservé un hôtel avec piscine et propose de couvrir les frais. Tant mieux, je n'aurais pas pu me l'offrir, et bien que la piscine soit agréable, je ne vois pas l'intérêt de me ruiner dans une chambre d'hôtel. Je me rends compte que le confort de draps repassés n'a vraiment aucun intérêt pour moi...c'est probablement le métier de baroudeuse qui rentre ! Je laisse les deux amis se retrouver et je vais me balader toute seule.

Dom et moi décidons ensuite de louer un van pour les 5 jours à venir. Nous avons donc une petite « Campette » assez rudimentaire mais l'essentiel y est. Nous partons en direction du nord le long de la côte. Les routes sont superbes, en bord de mer, et sont bordées de champs de cane à sucre. Nous nous arrêtons dans un petit chemin séparant deux champs pour dîner, mais peu rassurés par les différents bruits d'animaux qui semblent peupler ces champs épais et sombres, nous optons pour un bon vieux parking d'entrepôt. Le concept de la location de van en Australie est très répandu, et la police opère une véritable chasse au camping sauvage, distribuant allégrement des amendes aux voyageurs qui n'utilisent pas les campements prévus pour eux. Nous passons quand même la nuit là et sommes réveillés vers 8 heures par les utilitaires au travail. Il est temps de reprendre la route. Nous nous arrêtons prendre le petit déjeuner au bord d'une plage déserte, et nous rejoignons Port Douglas. C'est un petit village en bord de mer avec la superbe « 4-mile beach » qui longe le golf. Je pars faire un petit footing de 8 miles sur la plage, soit 12 km, abattus en 1 heure et 10 minutes d'essoufflement intense. Je suis épuisée, mais ça fait du bien de pousser un peu ses limites !

Dans l'après-midi, le vent se lève et nous décidons de louer un petit catamaran. Dom le skipper n'a jamais navigué avec ce genre de bateau, il est davantage habitué aux monocoques de 12 mètres, et je suis ravie de lui dispenser quelques enseignements en termes de virements de bord et d'empannages. Et oui, c'est mon papa qui m'a appris !

Nous rencontrons deux Allemandes et décidons de partager notre poulet aigre-doux avec elles. Je me couche tôt, épuisée par cette journée bien plus sportive que d'habitude !

Le lendemain, nous partons pour Cape Tribulation qui est une petite île encore un peu plus au nord, envahie par une luxuriante et impressionnante forêt tropicale. Nous partons ensuite faire un petit tour en barque avec un guide-ranger qui nous présente quelques spécimens de crocodiles de 6 mètres de long qui se reposent sur les berges du fleuve. Nous découvrons aussi quelques espèces de serpents et de chauves-souris. Nous passons la nuit sur une aire au bord de l'océan (c'est interdit, mais on tente quand même...), et nous dégustons des œufs au plat, une boîte de thon et des bananes au Nutella face à la pleine lune qui se reflète dans l'océan. C'est magique.

Nous nous levons à l'aube le lendemain parce que nous avons réservé une journée de plongée à Port Douglas, au large de la Grande Barrière de Corail. Coup de chance, au moment où nous sommes prêts à partir, un ranger nous approche pour nous demander où nous avons passé la nuit. Nous répondons en coeur « dans un camping plus au nord, on s'est juste arrêtés pour regarder le lever du soleil ». Ouf.


La journée de plongée est magique. On nous emmène au large, sur la barrière de corail. Je fais 3 plongées. Je n'ai pas plongé depuis 2002 et j'ai eu entre temps un grand traumatisme aquatique dans le Mékong, alors j'appréhende un peu. Une fois dans l'eau, j'oublie tout, et je retrouve toutes les sensations incroyables de la plongée. Lors de la première plongée, je croise 2 requins, puis 4 tortues lors de la 2ème plongée. Lors de la 3ème plongée, un énorme poisson s'approche de nous, nous laisse le toucher. Dom a une boîte imperméable pour son appareil photo donc c'est à lui que je dois tous ces superbes clichés !

Nous reprenons la route pour Cairns où nous rendons notre van. C'est ici que nos chemins se séparent : je m'envole pour Bangkok.