mercredi 31 mars 2010

Copa - Copacabana...


Bon, allez, ça suffit, j'ai besoin d'air alors je prends un bus pour Copacabana au bord du Lac Titicaca (toujours en Bolivie) avec Diogo. Les paysages sont superbes. Le lac est si grand qu'on ne voit pas l'autre rive. Les collines verdoyantes s'étendent à perte de vue et on s'attend presque à en voir sortir Bilbo le Hobbit.
Encore un de ces voyages en bus hautement panoramiques ! Nous descendons du bus pour traverser un bras du lac. Le bus est chargé dans une petite barque et nous attend de l'autre côté !

En arrivant à Copacabana, une troupe de rabatteurs attendent les voyageurs pour les convaincre de choisir leur auberge. Nous nous dirigeons donc vers une auberge en plein centre pour trois fois rien, puis nous allons réserver une excursion sur La Isla Del Sol pour le lendemain.




Le coucher de soleil est magnifique sur les pontons du Titicaca, et voilà les derniers clichés que mon appareil photo a pris avant de plonger dans le lac. Drame. J'ai réussi à le repêcher, mais trop tard. Il va falloir que j'attende d'être à Lima pour en racheter un... ça me désole, j'adorais cet appareil !
Pensée spéciale pour Chloé et Fabou : "plouf, plouf, la vie parfois fait plouf !"




La Isla del Sol est à 2 heures de bateau de Copacabana. C'est une île presque déserte où l'on trouve des ruines incas. Nous profitons d'une bonne rando de 5 heures avec des paysages magnifiques. Les collines terrassées se jettent dans l'eau bleue du Titicaca. C'est sublime. Nous rencontrons sur la plages trois fillettes et nous nous arrêtons pour jouer un peu avec elles. Elles sont très intéressées par les photos que nous prenons d'elles et veulent voir tous les aperçus sur l'appareil photo.

Le dépaysement est très important en Bolivie, surtout lorsqu'on s'intéresse à la culture et aux gens. Toutes les femmes sont vêtues de jupes bouffantes qui leur font des hanches très larges, toutes portent de très longues tresses (toujours très noires, même sur les femmes agées, elles doivent avoir recours à la coloration, même si cela paraît un peu décalé considérant le niveau de vie), elles portent souvent des chapeaux melon qui sont simplement posés sur le dessus de la tête et qui défient les lois de la gravité. En cas d'averse, elles emballent leur chapeau dans un sac plastique et le reposent gracieusement sur leur tête.
Évidemment, les Boliviens exploitent ce côté folklorique et souvent des enfants posent pour les photos des touristes en forçant un peu le trait du traditionnel en échange de quelques Bolivianos. Mais cela paraît être la règle du jeu... et il faut bien admettre que ça fait de jolies photos !

dimanche 28 mars 2010

La Paz, capitale de la Bolivie...

Je monte dans le bus pour La Paz vers 19 heures. Je viens d'apprendre que mes compagnons irlandais viennent de se faire voler toutes leurs affaires avec argent, passeport, appareil photo, carte bleue, téléphone... donc je cramponne mes affaires plus que jamais, mais en réalité je ne risque pas grand chose puisque le bus est plein de gringos (touristes).
La ligne entre Uyuni et La Paz est une ligne assez empruntée, et pourtant les pistes qui servent de routes sont en très mauvais état. Je saute sur mon siège, heurtant parfois avec la tête le porte-bagages au dessus des sièges.
Une douzaine d'heures plus tard, j'arrive à La Paz et je suis immédiatement surprise par la ville bordée de collines aux maisons rose. Je suis habituellement assez réfractaire aux grandes villes, le bruit, la pollution, le béton, le monde... mais ma première impression est positive.

Je suis avec Diogo, nous cherchons une auberge de jeunesse pas trop chère et trouvons quelque chose d'à peu près satisfaisant (avec une douche chaude, ça aurait été parfait, mais une douche froide fait l'affaire).
Première mission : faire une lessive. J'ai porté toutes mes affaires une fois à l'endroit une fois à l'envers, il y a du sable et de la boue partout, et j'ai peur que des champignons germent dans mon sac ! Je confie mes affaires malodorantes à une dame un peu fêlée qui semble s'occuper de tout ça. Elle dit que ça sera prêt demain...
Nous partons à la découverte de la ville, prenons un petit déjeuner, et essayons de trouver une connexion internet pour donner quelques nouvelles fraîches. Il y a des cyber cafés un peu partout, avec une connexion moyen-âgeuse. (c'est limite si on n'entend pas le modem faire "chtoum - tic - tidoum - tchhhh" comme au temps des premières connexions de mon adolescence !), et les ordinateurs sont équipés de claviers aux touches effacées (super pratique...) Bref, ça ne sera pas simple de mettre à jour mon blog ! (vous constatez mon retard, d'ailleurs).

La Paz est une ville étonnante, les femmes y sont vêtues de costumes traditionnels avec des chapeaux melons. Elles portent toujours sur leur dos des charges emballées dans des tissus multicolores, et parfois presque aussi larges qu'elles. Nous sommes dimanche des Rameaux et tout le monde est endimanché, et porte des brins de rameaux tressés, c'est très joli. Nous assistons à la messe dans la cathédrale San Francisco. Il y a quelque chose de très émouvant et de très fort dans la façon dont ces gens vivent leur foi. C'est assez différent de la France, plus expressif, plus gestuel.

Une petite sieste, une autre balade, et, puisqu'il pleut beaucoup et qu'il fait froid, un ciné (Alice aux pays des merveilles, en Espagnol) histoire de vraiment renouer avec la civilisation. Le prix de la vie est dérisoire en Bolivie (2,5€ la nuit en auberge, entre 1 et 2€ pour manger copieusement), mais le ciné, c'est un luxe ! 5€ ! Du coup il n'y a que des touristes dans la salle ! J'ai adoré le film !

Le lendemain, nous repartons pour une grande balade dans la ville et assistons une manifestation d'étudiants, sous haute surveillance de la police bolivienne. Je suis un peu malade, ce qui transforme la balade en course-étape de bar en restaurant !
Nous trouvons un charmant restaurant sur le toit d'un immeuble et je prie pour que la bonne platrée de riz nature atténue mes soucis !
Nous retournons à l'auberge de jeunesse. La lavandière fêlée a lavé 2 paires de chaussettes et un T-Shirt... (et elle l'a tellement déformé qu'il m'arrive aux genoux !) J'espère que tout sera prêt demain, parce que je mettrais bien les voiles pour Copacabana !

vendredi 26 mars 2010

Le cimetière des trains


Nous reprenons la route pour traverser le désert de sel jusqu'à Uyuni. Nous nous arrêtons au cimetière des trains où d'antiques locomotives sont abandonnées au milieu du désert. C'est incroyable de trouver toutes ces carcasses de train rouillées !







Notre chauffeur nous dépose à Uyuni, petit trou perdu au fin fond de la Bolivie. Que faire maintenant ? Je fais le tour de quelques agences de bus et décide de me rendre directement à la Paz, capitale de la Bolivie, à une nuit de bus d'Uyuni. Je prends le bus avec Micha et Diogo qui y vont aussi. Je fais mes adieux (provisoires ?) au reste de la troupe.
Ce voyage dans la désert entre San Pedro de Atacama et Uyuni a été incroyable et les superlatifs me manquent pour décrire les paysages que l'ai vus et les émotions que j'ai ressenties. Je suis heureuse.
Nous reprenons la route tôt le matin pour une traversée du salar d'Uyuni. C' est un vaste désert de sel situé sur les hauts plateaux du sud-ouest de la Bolivie.
Un petit descriptif technique : Cette étendue de sel, vestige d'un lac d'eau de mer asséché est situé à 3 700 mètres d'altitude. Avec une superficie de 12 500 km², il est le plus vaste désert de sel du monde et représente un tiers des réserves de lithium exploitables de la planète. Sa formation remonte à 40 000 ans où l'étendue d'eau salée était une partie du Lago Minchin, un lac préhistorique géant. En s'asséchant, il laissa derrière lui deux petits lacs encore visibles, le Lago Poopó et le Lago Uru Uru et deux grands déserts de sel, le Salar de Coipasa et le gigantesque Salar de Uyuni.

C'est incroyable : tout est étincelant, blanc, je suis à mi-chemin entre un paysage de glacier de haute montagne et une publicité Bonux plus blanc que blanc. C'est magique. Cette incroyable étendue se prête à bien des photos originales avec des effets de perspective. Comme notre petite troupe est très sympa et que les chauffeurs des deux Jeeps sont sympas, nous nous arrêtons pour une longue pause photo dans cet environnement improbable. Je vous laisse profiter de quelques clichés :















Après plusieurs heures à profiter de ces moments incroyables, nous reprenons la route pour la Isla de Pescado. C'est en effet une sorte d'île au milieu du désert de sel, où se dressent d'immenses cactus. Un paysage assez improbable, encore une fois !

Petite anecdote : arrivés au pied de l'île, je descends de la Jeep et je me dégourdis les jambes. J'aperçois quelque chose qui bouge dans mon angle de vision. Je me retourne et là je pousse un cri strident qui perce le silence de ce désert de sel. Je m'effondre par terre, tremblante, hurlante, incapable de bouger un cil : une autruche se dresse devant moi !!! Ceux qui savent à quel point je suis terrorisée par les oiseaux, du moineau au pigeon en passant par la poule, l'oie et les rapaces, doivent imaginer à quel point j'ai été terrorisée par la rencontre en tête à tête avec le plus gros oiseau du monde ! Et de façon tout à fait impromptue !
Bref, mes nouveaux copains m'ont aidée à me relever et à reprendre mes esprits. C'est quand même incroyable une phobie pareille : c'est incontrôlable ! Heureusement, le téméraire Diogo s'est chargé de chasser cet horrible monstre de mon champ de vision ! Je tiens à préciser que sur la photo, l'autruche ne paraît pas si effrayante que cela, mais elle mesurait au moins 2 mètres de
haut et avait l'air très agressive ! Bon, j'avoue, j'ai passé le déjeûner cachée derrière des rochers et complètement paniquée !! La honte !

Bref, remise plus ou moins de mes émotions et forte d'une dose d'adrénaline suffisante pour shooter une communauté hippie pendant trois mois, je me suis livrée à une petite séance photo sur cette île improbable.

jeudi 25 mars 2010

De désert en lagunes


Nous nous levons à l'aube pour partir faire une traversée du désert. Les paysages changent sans cesse. L'ambiance est bonne dans notre Jeep : Ash, Dan et Diogo sont d'excellents compagnons de voyage !
Nous nous arrêtons d'abord à l'arbre-pierre, un rocher qui se dresse au milieu du désert et ressemble à un arbre. C'est également un haut-lieu touristique. Je suis franchement déçue par le rocher en lui même, entouré de barbelés, mais pour le folklore je pose quand même pour une petite photo !
Les environs sont par contre à couper le souffle. Je ne me lasse pas de ce paysage aride et désolé cerné de montagnes roses.





Nous passons beaucoup de temps dans la voiture, nous nous arrêtons plusieurs fois dans des lagunes bleues peuplées de flamants-roses. Le temps de trajet est un peu long, mais cela permet de se rendre compte de l'étendue incroyable de ce désert.
Au milieu de nulle part, nous rencontrons une voie ferrée qui traverse la Bolivie jusqu'au Chili et profitons de cette vision inattendue pour prendre quelques photos.





Nous arrivons ensuite dans notre auberge pour la nuit à l'entrée du désert de sel d'Uyuni : un hôtel où tout est fait de sel (sauf les toilettes et les matelas). Nous nous régalons avec un délicieux dîner, assis sur des tabourets en sel, sur une table en sel... C'est vraiment très original et tout ce blanc éclatant donne à l'endroit une note très classe qui me change des auberges bon marché dans lesquelles je passe mes nuits habituellement ! Les chambres ne sont pas chauffées mais je passe une nuit agréable et reposante.



Et bien sûr, je suis débout à l'aube pour admirer le lever du soleil sur le Salar !

mercredi 24 mars 2010

Le Désert D'Atacama, Chili



Jeudi matin, très tôt, je fais mon sac et j'attends que le minibus vienne me chercher pour commencer ma traversée du désert le plus haut du monde. Je me suis décidée pour un tour organisé avec Tierra Mistica qui inclut le transport, l'hébergement, la nourriture et l'eau (très important).

Je fais partie d'un groupe, nous sommes 9, répartis en 2 jeeps. Dans ma Jeep, il y a Aisling et Dan, couple d'Irlandais, et Diogo, Portuguais qui fait aussi un tour du monde. Tout le monde a entre 25 et 30 ans, l'ambiance est détendue et les récits de voyage se partagent rapidement.

Nous franchissons la frontière bolivienne qui est en fait une petite cabane en briques perdue en plein désert avec le drapeau du pays qui flotte au gré des violentes rafales. Nous sommes à 5400 m d'altitude. Il fait froid, TRES froid !

Notre chauffeur, Téo, nous dépose près d'une première lagune et je suis enchantée par ce paysage. Une montagne grise se dresse derrière en lac bleu bordé de sel. Nous nous dirigeons vers la Laguna Verde (5303m). Contrairement à ce à quoi on pourrait s'attendre, cette lagune n'est pas verte. Téo explique que cette lagune est très profonde et qu'elle ne virera au vert que si le vent se met à souffler davantage (chouette, encore un peu plus de fraicheur !). Je m'assieds confortablement sur un rocher qui surplombe la lagune et j'attends qu'elle vire au vert. Là, je suis prise d'un de ces états de grâce, un de ces petits moments de pur bonheur où je réalise que je suis assise face à un paysage merveilleux à attendre que le vent souffle. J'ai rapidement une petite pensée pour tous mes proches qui sont en train de bosser, mais cela ne dure pas, je me concentre sur mon bonheur et en savoure chaque instant.

Nous roulons dans le désert et le paysage change sans cesse. Je suis émerveillée par les montagnes rose-orangées appelées Rainbow Montains.

Nous nous arrêtons ensuite à des sources d'eau chaude. Je me glisse dans mon maillot de bain et barbote dans l'eau à 40°C... pas très longtemps parce que nous sommes à 5400m d'altitude et que je ne sais pas très bien comment mon corps va réagir. J'ai mal à la tête, mais ce n'est qu'un détail. Il fait assez chaud au soleil et dans la Jeep, mais le vent est glacial.

Nous nous dirigeons ensuite vers les geysers de Sol de Mañana à 4800m. D'épaisses fumées de sulfure s'échappent de gorges grises. Il semblerait que le ventre de la Terre gargouille et claque, c'est assez surprenant. Là encore, nous ne pouvons pas rester très longtemps parce que les fumées sont toxiques.



Nous faisons une petite étape pour décharger nos sacs et pour réparer la roue de la Jeep qui n'a pas survécu aux routes très accidentées. Nous reprenons la route pour aller voir la Laguna Colorada. L'endroit est magique, nous y arrivons au coucher du soleil. Cette lagune rose est peuplée de flamants roses. Du coup, avec mon manteau je suis dans les tons et je me fais copieusement charier par mes compagnons de voyage.

Dès que le nuit tombe, il fait vraiment très froid. Nous retournons à notre auberge pour dîner. On nous sert une bonne soupe chaude, des pâtes, des fruits... Dans notre auberge, il n'y a de l'électricité que pendant 3 heures : de 18h30 à 21h30. Ca a le mérite de mettre tout le monde d'accord sur l'heure de coucher ! Il fait un froid terrible la nuit et les deux petites couvertures n'y peuvent rien. Je m'équipe de ce que j'ai de plus chaud et grelote un moment. J'entends de la musique dehors et des gens qui rient, alors je décide de me lever pour aller voir ce qu'il se passe. Madonna qui braille "Like a Virgin" au milieu du désert, ça me paraît assez insolite pour que j'aille jeter un œil ! Ce sont en fait les conducteurs des Jeeps qui célèbrent l'anniversaire de l'un des leurs et qui sont absolument ivres morts. La musique vient des voitures. Je m'installe un peu avec eux (il y aussi Diogo et Micha, sinon je n'aurais peut être pas tenté l'expérience de me retrouver seule avec eux !).

Je finis par me coucher pour de bon et je grelote jusqu'au lever du soleil, auquel j'assiste assise sur une pierre et emballée dans ma couverture. Il embrase les montagnes alentour, encore un de ces moments de grâce où tout s'arrête...


mardi 23 mars 2010

Bus de Salta à San Pédro ; départ pour la Bolivie

















Je suis maintenant à San Pedro de Atacama, au nord du Chili, près de la frontière bolivienne. J'ai encore passé 14 heures dans le bus aujourd'hui (et de jour, cette fois !), mais ce trajet était magique.
Je vous laisse apprécier quelques photos du trajet. Elles sont prises depuis le bus, donc parfois un peu floues et bancales, mais vous saisissez l'idée du spectacle !




Demain, je pars pour quelques jours faire un trek (à pied et 4x4) en direction de Uyuni, Bolivie.
Je vais parcourir le désert, découvrir les lacs avec les flamants roses, et le désert de sel.

Je me réjouis ! Ca va être exceptionnel ! Je donnerai des nouvelles quand j'aurai retrouvé une situation plus "sédentaire" et que je serai équipée d'une connexion internet !
Bises !

lundi 22 mars 2010

Mendoza

Après ma dernière heure de cours d'espagnol, je prends un bus pour Mendoza. J'ai un contact de couchsurfing, c'est parfait.
Me voilà partie pour un voyage de 18 heures de bus, en "cama", c'est à dire super confort. Après mon expérience en demi-teinte pour aller à Iguaçu, je redoute un peu le trajet.
Les paysages aux alentours de Bariloche sont superbes : des montagnes, le lac qui brille au soleil, des petits troupeaux qui paissent dans les collines...
Malheureusement, rapidement le soleil tape trop fort sur ma fenêtre et je dois fermer les rideaux. C'est un peu frustrant, mais on nous passe un film à la télé. "the Bucket List", histoire de deux hommes malades qui se savent condamnés et décident d'accomplir leurs rêves tant qu'ils le peuvent encore. Je ne suis condamnée à rien (ou pas que je sache), mais cela ne fait que me conforter dans l'idée que la vie doit être vécue à fond. Il ne fait pas remettre à demain. Lors de ce genre de grand voyage en bus, j'ai beaucoup de temps pour réfléchir, et j'en viens toujours plus ou moins à cette conclusion. Vous qui êtes si loin n'avez probablement pas idée de ce qui se passe dans ma tête depuis plusieurs semaines. Je vois les choses différemment, je reconsidère tout. Je réfléchis, je fais des choix dans l'immédiat, et à long terme aussi. Cette introspection est aussi excitante qu'effrayante, mais nécessaire, je pense.

Bref, assez de blabla : j'arrive à Mendoza après une une nuit de sommeil acceptable. Je profite d'être au terminal de bus pour acheter mon prochain billet : Mendoza - Salta pour demain, 20 heures.

Je prends un taxi pour aller chez mon couchsurfer, Fernando. Il est nouveau dans la communauté Couchsurfing et n'a apparemment encore accueilli personne, donc je n'ai as de feedback. Mais comme il m'a généreusement offert de dormir sur son canapé alors que je n'avais posté qu'une demande pour aller boire un verre ou faire une balade, j'ai accepté son offre.
Il m'accueille avec beaucoup de gentillesse. Je me sens immédiatement à l'aise. Il m'offre un café, puis un Maté (sorte de thé très fort que les argentins boivent en quantité industrielle) Il héberge aussi une autre couchsurfeuse, Sylvia, Suisse-Allemande très sympa également. Je pars avec Fernando faire quelques courses pour faire un asado (barbecue).

Nous nous installons au soleil dans sa cour et préparons ledit asado. Un délice !
Il m'emmène ensuite faire une balade dans Medoza. Nous allons dans un grand parc à l'ouest de la ville. Là, il y a un concert de prévention contre le Sida, une grande scène est installée et des chanteurs se produisent. Je profite donc de quelques notes de rap chrétien en espagnol (très sympa !). Il y a même un cours d'aérobic en plein air où une foule de femmes de tous âges s'agitent en rythme !
Nous allons ensuite nous promener au centre ville où un petit marché d'artisanat s'est installé. Nous rentrons, mangeons quelques restes de notre asado de midi, et allons nous coucher.

Dimanche, nous nous levons tôt pour prendre un bus pour aller dans les montagnes, dans la maison secondaire des parents de Fernando : un petit coin de paradis ! Nous retrouvons d'autres couchsurfers que je ne connais pas mais qui sont très sympas. J'ai parfois un peu de mal à suivre, ils parlent tous en Espagnol à toute vitesse. Parfois, je débranche. Je m'exprime de mieux en mieux, même si ça demeure laborieux. je suis capable de dire à peu près ce que je veux sans avoir recours à l'Anglais. Bon, au niveau de la conjugaison des verbes, c'est très approximatif, mais ils me comprennent, c'est l'essentiel.
Nous mangeons un nouvel asado accompagné d'empanadas et profitons du paysage magnifique.

Suprise : le bus de retour est trop tard et je n'arriverai pas à temps pour attraper mon bus pour Salta. Le père de Fernando vient donc nous chercher en voiture. Quelle gentillesse !
Après une journée très agréable, je reprends donc mon bus pour Salta. Et c'est reparti pour 20 heures de bus ! Je commence à y être habituée !

mardi 16 mars 2010

Bariloche, de retour en Argentine




Je suis en Argentine, à Bariloche, pour une semaine pour prendre des cours d'Espagnol.

J'ai fait le trajet en bus entre Puerto Natales (Chili) et Bariloche, et j'ai franchi la Cordillère pour la première fois par la route. Les paysages étaient très jolis, mais ternes, comparés à la beauté des environs de Bariloche.

Je prends des cours d'Espagnol de 9h à 13h tous les jours, et je suis libre pour le reste de la journée. C'est vraiment intéressant de se retrouver de l'autre côté du bureau et d'observer la manière dont ma prof met en place sa pédagogie pour enseigner sa langue maternelle. Mon école organise aussi des activités "extra scolaires" : par exemple, hier j'ai pris un cours de salsa et aujourd'hui je pars faire une petite rando.
Un guide m'emmène le long d'un lac, puis nous traversons une forêt d'arbres immenses pour enfin escalader quelques rochers et nous retrouver au sommet d'une montagne surplombant le lac. La vue est imprenable. Les petites maisons en bois au bord du lac sont de superbes. Pour la première fois depuis le début de mon périple, je me dis que je poserais bien mes valises ici, pour de bon : au bord du lac, avec les pistes de ski à proximité, pas très loin de la petite ville de Bariloche... tout cela ressemble à mon endroit rêvé pour vire !

Evidemment, je suis dans le groupe des débutants, mais l'écart se creuse beaucoup entre ce que je suis capable de comprendre (environ 75% des conversations), et ce que je suis capable de dire. Je suis maintenant en mesure de m'exprimer comme un enfant de 3 ans à peu près... mais je me fais comprendre, c'est l'essentiel ! Et une semaine de cours devrait me décoincer un peu !

vendredi 12 mars 2010

Chile Fun Facts

J'ai décidé de créer un article avec quelques anecdotes de ma vie quotidienne.

Je vais essayer de l'alimenter avec les choses qui me passent par la tête. A consulter de temps en temps !

Au chili :

  • On ne jette pas le papier toilette dans les toilettes, mais on l'entasse dans des poubelles odorantes.

  • Les bus inter-régionaux sont équipés d'écrans visibles par tous les passagers indiquant la vitesse du véhicule, et invitant quiconque constaterait un excès de vitesse à dénoncer le chauffeur aux autorités.

  • On ne fait qu'une bise pour dire bonjour, sur la joue droite.

  • On assaisonne les crudités avec du citron et de l'huile, il n'y a pas de vinaigrette.

  • Au petit déjeuner, on tartine religieusement du pain chaud avec du Dulce de leche (Manjar), espèce de confiture de lait. C'est super bon.

  • Les avocats sont toujours super bons, mûrs à point, ne coûtent presque rien, et j'en mange midi et soir depuis 3 semaines (j'en ai un peu marre, d'ailleurs)

  • On peut prendre un bus pour n'importe quelle destination n'importe quand, ça ne coûte presque rien et on nous regarde avec des yeux ronds quand on veut réserver.

  • Au Chili, j'ai changé de nom, je m'appelle Linda. Vous me direz, ça sonne mieux que Papas Fritas !

  • Les poubelles sont disposées dans des bacs en hauteur pour éviter que les chiens errants les éventrent. Les éboueurs vident ces bacs avec une pelle, ils ne se retournent pas.
  • Les petites poubelles dans la rue sont rouillées au fond et percées. Ce sont donc des « tubelles » et non des poubelles.

  • On vend poissons, fromage, etc... dans des brouettes dans la rue.

  • On peut acheter dans la rue ce que j'appelle des « lianes de porc », c'est à dire une espèce de pelote de gras de porc séché utilisé pour la cuisine.





jeudi 11 mars 2010

Tourisme vert - La Marche de l'Empereur.



Nous prenons encore deux bus tape-cul avec des locaux odorants (mais souriants) pour nous rendre à Chepu, petit village perdu à l'est de Chiloe. L'endroit s'appelle aussi "la forêt immergée" parce qu'il y a 60 ans, il y a eu un gros tremblement de terre qui a fait glisser le terrain et une partie de la forêt a été immergée. Une autre partie est encore émergée, mais les racines des arbres baignant dans l'eau salée, une forêt d'arbres morts se dresse entre les bras de mer. C'est un paysage vraiment intriguant, particulièrement à l'aube et au crépuscule lorsque la lumière est blanche et qu'une épaisse brume s'étend au milieu des silhouettes fantomatiques des troncs acérés.
Nous nous installons dans un petit cabanon, type "la cabane au fond du jardin" pleine de moustiques, sans chauffage, sans couvertures, sans oreiller.
On empile, les polaires et les pantalons, on sort le sac de couchage, un petit coup de pschitt anti-moutiques, et après un délicieux pique-nique composé d'avocats et de tomates, on va se coucher. Il fait TRES froid. Mais j'ai un sac de couchage de compet', alors ça va...

Le lendemain, nous partons en rando sur l'île. La végétation est luxuriante et composée essentiellement de petits arbres très denses. C'est sublime. Nous marchons un certain temps sur une plage déserte et entrons encore dans la forêt.
Après quelques heures de marche, nous retirons nos chaussures pour traverser un petit bras de mer. Nous escaladons quelques rochers et arrivons sur l'île aux pingouins. Une quinzaine de petits pingouins se dandinent gauchement sur une plage, puis vont piquer une petite tête dans l'eau. Ils doivent être prudents cependant, parce que les lions de mer rôdent et sont de terribles prédateurs. Les cormorans et les condors planent au-dessus de nous, et nous entendons au loin le cri d'un âne... ah non, on me dit dans mon oreillette que c'est le cri d'un pingouin. Je ne suis pas une fine ornithologue ! Nous ne pouvons pas rester très longtemps sur cet îlot parce que la marée monte et l'eau très froide recouvre déjà une partie du chemin.

Nous rentrons nous réchauffer dans notre cabane sans chauffage, et allons nous coucher pour prendre un bus très tôt le lendemain. Direction le continent, nous avons terminé notre boucle sur l'île de Chiloe, décidément une petite merveille naturelle !


Deux dédicaces aujourd'hui :
- un hommage au pingouin d'Arnaud. Je confirme, il ressemble aux vrais. Sauf que ceux-la n'aimeraient pas du tout aller à Cannes en Safrane à trois à l'arrière...
- une pensée pour Grégon : je suis allée me racheter des lunettes de soleil parce que j'avais perdu les miennes lors du trek au Torres del Paine. Et j'ai acheté des Julbo, fabriquées à Morez, parce que mon opticien préféré m'a dit que c'était top qualité.
Admirez au passage la vue sur l'océan et le volcan au mont enneigé ! Le trek de demain !


mardi 9 mars 2010

Et pendant ce temps, à Tenaùn...



Nous prenons un bus local de Castro (capitale de l'île de Chiloe) à Tenaùn, petit village perdu sur la côte ouest de l'île. Nous parcourons la campagne sur des routes non goudronnées et les paysages sont très jolis, verdoyants, et rappellent un peu l'Ecosse ou l'Irlande avec les moutons qui paissent dans les collines.Quelques temps plus tard, le chauffeur nous réveille : nous sommes arrivées. (Nous avons toutes les trois la même aptitude à dormir n'importe où, n'importe quand... bien pratique parfois !)

Nous nous installons dans des chambres d'hôtes chez Mirella. Les chambres sont petites mais confortables et la salle de bains est impeccable : nous allons pouvoir nous doucher sans tongs !

Nous nous promenons dans le village et admirons l'église à la superbe façade bleue et blanche qui se dresse face à la mer. Le village est minuscule et beaucoup de maisons nous semblent abandonnées (ce n'est pas toujours le cas, lorsqu'on tend l'oreille, on entend que des gens y vivent.)

Nous dînons chez Mirella avec toute la famille, y compris Lucas, le petit de quatre ans qui est complètement ingérable, saute partout, est sale comme un ramoneur et nous crache ses noyaux de pruneau à la figure à table. Nous avons quelques difficultés à établir l'arbre généalogique de la famille composée d'hommes entre 4 et 60 ans. Nous sommes accueillies comme des princesses ! Le repas est délicieux : Mirella (qui se démène en cuisine alors que les hommes la regardent faire sans souciller) nous sert des empanadas aux fruits de mer, une sorte de pot-au-feu, et une salade aux avocats. Nous mangeons comme des ogresses et allons nous coucher, épuisées. Je m'endors avec le bruit des vagues, un vrai bonheur !

Le lendemain, nous prenons un petit bateau à moteur avec Herman, marin Chilote. Herman respire la gentillesse et le Chili. Il est petit, très brun, porte un pull en laine déchiré, une casquette, et a de larges mains aux doigts épais et courts. Presque une image d'Epinal ! Nous naviguons jusqu'à Mechuque, toute petite île à 45 minutes de bateau. Nous débarquons, et lui donnons rendez-vous à 15 heures. Nous nous promenons sur l'île pratiquement déserte, admirant les paysages verdoyants qui me rappellent ma Haute-Marne natale. Nous décidons de nous reposer un peu dans un pré à moutons en haut qu'une colline avec une vue imprenable sur la baie.

Comme convenu, à 15 heures, nous retournons au point de rendez-vous et Herman nous fait monter à bord. La mer est assez agitée et nous sommes ballotées dans sa petite coquille de noix. A peu près à mi-distance entre les deux îles, le moteur commence à faire des cliquetis bizarres puis s'arrête. Herman démonte le moteur en maugréant quelques noms d'oiseaux impliquant manifestement « Madre » et « Jesus » et réciproquement. Il farfouille alors dans sa boîte à outils et en sort une cuillère rouillée, un clou tordu, une ampoule cassée, un écrou et un chausse-pied et s'affaire au démontage du moteur. « El motor se rompio » nous dit-il d'un air désolé. Ah... le coup de la panne, un classique...

Herman utilise son portable pour appeler de l'aide. Après un certain temps, un petit bateau de pêche vient nous chercher pour nous remorquer en direction de l'île de laquelle nous venons. Nous sommes sérieusement secouées dans la petite barque et les vagues s'écrasent contre la coque et passent par dessus bord. Ahhh... l'air du grand large, quelle fraîcheur !

Nous attendons au soleil que les marins du bateau de secours aient fini de manger et nous nous faisons raccompagner sur notre île de départ. Les marins nous dévisagent comme si nous étions des Picasso. Apparemment, on ne voit pas souvent de blondes françaises échouées en mer dans la région... Nous rentrons chez Mirella qui nous sert un réconfortant plat de moules de la taille de notre main avec du Papas pan bien chaud (pain de patates à la graisse de porc). Nous nous endormons encore une fois repues et épuisées par nos aventures maritimes.



lundi 8 mars 2010

Chiloe Island - Castro

Je suis sur l'île de Chiloe, au large de la côte ouest du Chili.
Cette petite île est très jolie et verdoyante, et le temps y est plutôt ensoleillé, contrairement à sa réputation. Chiloe est appelée "l'île aux oiseaux"... rien que l'idée me fait transpirer ! Mais pour le moment, il n'y en a pas tant que cela. Ca sera l'occasion de travailler un peu sur ma ridicule phobie des battements d'ailes de nos amis à plumes !

Je suis à Castro, capitale de l'île (toute petite ville néanmoins). Les maisons sont très colorées et défient les lois de l'apesanteur.

Je suis avec Marie et Claire, les deux françaises super fun qui partageaient ma cabine sur le Navimag lors de ma "croisière" dans les fiords. On se la coule douce : tout doucement le matin, pas trop vite l'après-midi, petites balades... bref, ça fait plus d'un mois que c'est les vacances et je ne m'en lasse pas !
On fait une cure de fruits et légumes : les avocats sont délicieux, on se fait des petites salades accompagnées de Gato Negro (le vin local).

D'ici une heure, nous partons dans un petit village à l'est de l'île à Tenaun. Ensuite, nous irons probablement sur la côte est essayer de faire un peu d'eco-tourisme dans des cabanes en bois avec énergie naturelle et douches solaires... donc je risque de ne pas être en mesure de donner des nouvelles pendant quelques jours.

Je n'ai toujours aucune idée de la suite de mon périple. Je veux absolument éviter Santiago, d'abord à cause des dommages causés par le tremblement de terre, et aussi parce que je n'ai pas très envie de me retrouver dans une ville. La vie à la campagne me convient beaucoup mieux !

vendredi 5 mars 2010

Entre Titanic et Love-Boat








Lundi, 19 heures, nous allons déposer nos bagages à l'embarquement du ferry et assistons à un coucher de soleil d'une beauté incroyable derrière les montagnes enneigées de la baie de Puerto Natales.

Nous embarquons sur le Navimag à 21heures. Le Navimag est un grand ferry de transport de biens et de passagers. De nombreux camions s'alignent dans la cale, quelques bétaillères avec des vaches côtoient des voitures de passagers.

Nous apprenons que la voie maritime est la voie la plus rapide et la plus sûre pour remonter vers le nord du Chili ; le tremblement de terre a détérioré beaucoup des axes routiers, rendant ainsi les routes secondaires encore en état bloquées par une circulation trop dense.

Nous voyageons donc avec des gens qui se rendent dans le nord, à Santiago et à Conception surtout, pour aller prêter main forte à leurs familles victimes du tremblement de terre.


Nous nous installons dans notre cabine qui est très confortable bien que minuscule, et nous nous retrouvons avec deux françaises elles aussi en tour du monde, mais qui ont fait la route inverse de la mienne. Leur voyage touche donc à sa fin. Le courant passe tout de suite très bien entre nous quatre, nous nous partageons nos récits de voyages à coups de franche rigolade.

Le reste des passagers est constitué essentiellement de couples de touristes de tous les âges, dont un grand nombre de français. Il faut croire que le marketing du Navimag est assez bien développé en France !

Lors d'une réunion rapide, l'équipage informe les passagers des horaires de repas et des règles élémentaires à respecter à bord.


Nous passons cinq jours et quatre nuits en mer. Les paysages sont très beaux et les montagnes qui bordent notre route sont inhabitées. Nous sommes en pleine nature et passons devant des glaciers dans une mer jonchée de petits icebergs.

Nous voyons des otaries, des dauphins, des baleines, et toutes sortes d'oiseaux.

Les occupations principales à bord consistent à regarder la mer et les paysages, manger, lire et dormir.


Pour la suite de notre périple, Laure prendra demain un bus pour Santiago pour prendre son vol de retour (en espérant que son vol parte effectivement, puisque nous n'avons toujours accès à aucune information certaine et concrète...)

Pour ma part, je vais prendre un bus pour aller passer quelques jours sur l'île de Chiloe, au large des côtes chiliennes. Ensuite ? Aucune idée, mais je vous tiens au courant !


Petite pensée spéciale pour ceux qui entament leur dernier weekend de vacances ! Courage !