jeudi 29 avril 2010

Papeete


J'arrive à l'aéroport de Papeete vers 23 heures. A la sortie de l'avion, trois Tahitiens jouent de la guitare et des femmes en costume traditionnel distribuent des fleurs de tiaré à se glisser dans les cheveux. Me voilà plongée dans l'ambiance...
Mon couchsurfeur vient me chercher avec deux de ses colocs. Il m'emmène dans leur superbe villa dans les hauteurs de Papeete. Là, une dizaine de personnes boivent des petits Ti-Punch. Ils m'accueillent très chaleureusement et je suis immédiatement à l'aise. La superbe villa avec piscine surplombe Papeete et la baie. On voit l'île de Moorea derrière les grands bananiers et cocotiers qui ombragent la terrasse. Les 9 colocataires sont tous des métropolitains entre 25 et 30 ans et l'ambiance est très détendue. Tout le monde vit en maillot de bain. C'est un peu la maison du bonheur, et le souvenir de la vie que je menais à Paris me paraît plus terne que jamais.
Le lendemain, un autre invité couchsurfeur me propose de m'emmener faire un tour en ville à Papeete. Nous descendons en stop (c'est très répandu là bas). En une petite heure, nous faisons le tour du marché, du port et du centre ville. On m'avait beaucoup prévenue que Papeete était moche : je confirme. Le petit marché est sympa : il y a plusieurs sections dont une de fruits multicolores et gorgés de soleil et une de poissons aux formes et aux teintes improbables. A l'étage, on vend des paréo très colorés, des chemises à fleurs, des perles de culture et des dents de requins en pendentif.
Nous faisons des courses pour un barbecue à la colocation : poulet mariné aux épices et lait de coco au menu !

Le lendemain, je décide de descendre en stop jusqu'à l'embarcadère des ferries pour aller sur la petite île de Moorea dont on m'a beaucoup vanté les mérites.

dimanche 25 avril 2010

Un dimanche à Rapa Nui




On est dimanche... je me lève de bonne heure (et de bonne humeur, comme d'habitude) et décide d'aller assister à la messe. Je me dirige vers la petite église de Hanga Roa et j'y trouve un monde fou. L'église est pleine à craquer, les gens sont venus en famille avec leur 5, 6, 7 enfants. Les femmes portent des fleurs tropicales dans les cheveux et les hommes sont en short de bain avec une chemise.
La cérémonie commence : les cinq premiers rangs de l'église sont occupés par un orchestre : deux youkoulélés, deux guitares, deux accordéons et un kit de percussions orné de plumes. Le prêtre porte une soutane jaune et un énorme collier de fleurs assorties. La messe se déroule au début comme toutes celles auxquelles j'ai assisté en Amérique du Sud, puis très rapidement, un vent d'exotisme s'empare de l'ambiance. L'orchestre joue des airs très entraînants, les fidèles chantent, se balancent sur leurs pieds, frappent dans les mains... la cérémonie prend véritablement un air de fête.
Le sermon du prêtre est assez classique, il parle (en Espagnol) de la pérennité de la parole divine au fil du temps, et de l'importance de l'amour de son prochain. Lors des prières, tout le monde dans l'église se donne la main, et au moment de se passer la paix du Christ, on ne se serre pas froidement la main comme en Europe, on se fait des gros câlins avec des petites tapes dans le dos.

La petite église est d'une simplicité touchante : les murs sont tout blancs, et seules quelques statues de bois gravées représentent Jésus sur la croix et Marie et son enfant. Pourtant, vers le milieu de la cérémonie, un Powerpoint est projeté sous la grande croix avec les paroles des chants en Rapa Nui. Et c'est parti pour quelques Alleluia version Karaoké Rapa Nui, ce à quoi je me prête avec beaucoup de plaisir.
La cérémonie est superbe et laisse penser que l'Eglise catholique en Europe (en France particulièrement) aurait besoin d'être dépoussiérée un bon coup !

samedi 24 avril 2010

L'art de la douceur de vivre




La vie est belle sur l'Ile de Pâques. De tous les endroits que j'ai visités, c'est le plus zen et le plus harmonieux. C'est aussi l'endroit le plus isolé du monde (à 3700 km de Santiago et 4000 km de Tahiti). Il n'y a que deux vols par semaine pour rejoindre la Polynésie. J'y vis au rythme de la nature : il fait nuit à 19 heures (d'ailleurs les couchers de soleil sont époustouflants) et il y a peu de choses à faire ensuite, donc je me couche tôt et me lève avec le soleil.


L'île est assez bien préservée du tourisme : il n'y a pas de barrières autour des Moaïs, pas de Mac Do, des coupures d'électricité très fréquentes et parfois pour des soirées entières... donc on s'éclaire essentiellement à la bougie (mais en bonne campeuse, j'ai quand même ma lampe frontale !) Et surtout, il n'y a pas de grands complexes hôteliers. Le village d'Hanga Roa est très authentique, bien que parsemé de petites huttes de souvenirs pour touristes. Cela vient du fait que personne ne peut posséder de terrain sur l'île, c'est un territoire qui appartient exclusivement au gouvernement chilien. Et pour une fois, il n'y a pas de passe-droit, qu'on soit hippie Rapa Nui, promoteur immobilier moscovite ou Reine d'Angleterre.

La langue Rapa Nui est à peu près la même que celle parlée à Hawaii et Tahiti. "Les chiliens ont pris Rapa Nui, les américains ont pris Hawaii, et les français Tahiti. Mais nous sommes un seul et même peuple" m'a expliqué José (titulaire d'un passeport chilien, mais pas chilien pour autant, que ce soit bien clair) après une baignade sur la plage d'Anakena. Parmi mon vocabulaire Rapa Nui fort étendu, je peux vous apprendre trois mots très utiles : Iorana (salut), Monire (lundi) et Ahu (plateforme de pierre). C'est encore un peu juste pour parler football ou religion, mais il faut un début à tout !

vendredi 23 avril 2010

Je n'reconnais plus personne en Harley Davidson...


Bon, d'accord, c'était juste un scooter, mais un 125cm3 quand même !

Avec mon compagnon de voyage hollandais, nous décidons de louer des scooters pour partir (fièrement) à la découverte de l'île. Il y a deux routes goudronnées : une qui longe la côté sud et une qui traverse l'île en diagonale de Hanga Roa (le village) à Anakena (la plage). Les autres routes sont des chemins assez rocailleux et pleins de nids de poule, ce qui transforme parfois l'expédition en performance de cross.

Nous commençons par aller admirer le cratère du volcan Rano Kau au fond duquel il y a un lac dont la végétation est protégée. Il y pousse apparemment un champignon qui aurait des propriétés curatives de la maladie d'Alzheimer. La vue est superbe sur la côte et nous croisons de multiples troupeaux de vaches et de chevaux sauvages. Il fait un temps splendide.

Nous suivons ensuite la côte par le sud, nous arrêtant toutes les 5 minutes pour admirer les Moaïs (ces fameuses statues gigantesques). Beaucoup d'entre eux sont couchés... c'est le résultat de différents entre les tribus de l'île : lorsque deux tribus s'affrontent, elles renversent les Moaïs de la tribu adverse. C'est le pire affront possible. Comme les statues représentent les âmes des ancêtres, elles protègent les tribus des mauvais esprits. Ainsi, une tribu dont les Moaïs ont été renversés est exposée à toutes sortes de maléfices.

Nous nous arrêtons ensuite au site du volcan Rano Raraku qui est la carrière de fabrication des célèbres statues. Sur les flancs se trouvent des dizaines et des dizaines de Moaïs terminés, on dirait que du jour au lendemain, tous les ouvriers sont partis et ont laissé en l'état tous ces Moaïs à différents stades d'avancement, y compris ceux terminés qui étaient en voie d'acheminement vers les différents Ahus (= plateformes de pierre supportant les Moaïs) de l'île. Au total on compte près de 400 Moaïs à différents stades d'avancement dans la carrière. Leur forme a évolué au fil des siècles. Ils sont caractérisés par une tête démesurée et allongée, oreille hyper étirée, arcades et menton bien saillants, lèvres fines avec un air dubitatif. Le plus grand d'entre eux mesure 20 mètres et pèse 200 tonnes.


En examinant les Moaïs sortis "d'usine" en attente d'acheminement on a pu échafauder une hypothèse sur leur transport jusqu'aux plateformes. On a constaté l'existence à leur base d'un surplus important de matière. On peut très bien penser qu'à l'aide de cordage on pouvait déplacer les Moaïs debout comme on déplace un frigo. D'ailleurs on a retrouvé des traces de cordage sur les Moaïs et le surplus de matière avait disparu du fait du frottement une fois arrivé au niveau de la plateforme.L'île était parcourue par des "autoroutes" formées d'allée pavée qu'on peut trouver encore aujourd'hui, elles contribuaient à une bonne "glisse" des Moaïs. Mais globalement, le mode de transport reste un grand mystère et les spécialistes sont en désaccord sur le sujet.

Depuis le volcan, on aperçoit Ahu Tongariki, une plateforme de 150 mètres de long sur laquelle se dressent fièrement 15 immenses Moaïs. Nous nous dirigeons donc vers ce site. Nous apprenons que ces Moaïs ont été renversés par un raz de marée en 1960 mais restaurés par un mécène japonnais. Ils se dressent fièrement, dos à l'océan, et ils imposent le respect !Pour vous donner une notion de l'échelle : vous voyez le petit point blanc au milieu de l'image ? C'est moi (debout, évidemment).

Tout près de Ahu Tongariki, quelques locaux vivent sous des tentes (en slip avec un chignon sur la tête) et hurlent en Rapa Nui (dialecte local) lorsque des touristes passent près de leur tente (bon, ils vivent au bord de la route, donc ça arrive fréquemment). Je préfère ne pas savoir ce qu'ils disent !Nous reprenons la route autour de l'île, et nous allons trouver refuge sous une sorte de baraque à frites au bord de la plage d'Anakena. Un violent orage s'abat sur nous... il est temps de rentrer de toute façon, il va faire nuit bientôt !

Nous avons loué les scooters pour 24 heures pour pouvoir aller admirer le lever du soleil. A 6 heures du matin, nous reprenons donc nos fières montures et retournons à Ahu Tongariki qui offre une stratégique exposition plein est. Sur le site, un Rapa Nui fait des incantations face aux Moaïs au moment où le soleil commence à poindre à l'horizon. Je suis absolument sidérée par la beauté de ce lever de soleil. C'est tout simplement inoubliable.

mercredi 21 avril 2010

Arrivée sur l'Ile de Pâques

Après une nuit passée dans l'avion, j'arrive sur la mythique Ile de Pâques. Je descends de l'avion et le minuscule aéroport est bordé de fleurs et de grandes statues en bois. J'ai le sourire accroché aux oreilles : je suis sur l'Ile de Pâques ! Incroyable... Pour entrer tout à fait dans l'ambiance, on me met un collier de fleurs fuchsias autour du cou.
J'attends mon sac sur le tapis et il arrive 10 minutes après tous les autres, et la housse est toute déchirée. Aucune importance, je suis sur l'Ile de Pâques !
J'ai réservé un camping au bord de l'océan. C'est la formule la moins chère et aussi la plus sympa. J'ai contacté quelques couchsurfers de l'île, mais aucun d'entre eux ne peut m'héberger... c'était prévisible, mais ils sont partants pour aller boire un verre un soir.
Je m'installe dans ma petite tente. Au fond du camping, un (faux) Moai trône, et j'ai une vue imprenable sur l'océan qui s'écrase sur les rochers.
Je rencontre tout de suite Martjin, Hollandais de 20 ans qui ressemble beaucoup à mon frère Arnaud... même genre de mec. Du coup, le courant passe bien !
Nous décidons d'aller piquer une petite tête dans l'océan. Sur l'île, il n'y a qu'une seule plage et elle est tout à fait à l'opposé d'ici, donc on s'installe sur des rochers et on va nager un peu. Je me fais piéger parce que l'eau n'est pas du tout profonde, même à 50 mètres du rivage, et je me fais une belle entaille dans le pied à cause des rochers. Aucune importance, je suis sur l'Ile de Pâques !
Il faut ensuite aller faire quelques courses... l'air du large, ça creuse ! Je m'achète donc 6 oeufs, des pâtes, de la sauce tomate et une courgette pour la modique somme de 60.000 pesos chiliens, soit un peu moins de 10€. Aucune importance, je suis sur l'Ile de Pâques !
Il fait nuit à 19 heures, donc après un petit festin de pâtes face à un coucher de soleil mythique, je vais me coucher dans ma tente face à l'océan, absolument sereine et détendue !

lundi 19 avril 2010

Mancora, extrême nord ouest du Pérou


J'arrive à Mancora après 20 heures de bus assez éprouvantes. Il fait très chaud, très beau, et nous nous dirigeons vers notre auberge de jeunesse. L'auberge est super : il y a des palmiers, une grande piscine, des transats, des hamacs, des cocktails et de la bonne musique... en plus c'est propre et pas cher... bref, inespéré !
Je m'installe dans mon dortoir de filles puis je file sur la plage. La piscine, ça n'est pas tellement mon truc, je m'y ennuie vite. Par contre, une petite baignade dans le Pacifique, ça ne se refuse pas ! Les vagues sont assez grosses et les courants assez forts. Je me méfie un peu et combats quelques frissons lorsque les rouleaux me rappellent mes mésaventures du Mékong. Je ne cèderai pas à la panique... c'est non !

La ville ne Mancora est absolument insignifiante et dangereuse, en prime. Les touristes qui s'y aventurent la nuit se font régulièrement détrousser. Bon, ben c'est pas très grave, je vais éviter de sortir toute seule ! Je rencontre quelques voyageurs que j'avais déjà croisés à Cusco.
Rapidement, je décide que les allers-retours plage-piscine ne sont pas passionnants et je me renseigne sur les tarifs des cours de surf. C'est dimanche, tout est fermé, mais je m'assieds sur la plage et je regarde les pros opérer dans le soleil couchant. Il y a quelque chose de magique...

Le lendemain, je me lève à l'aube et file vers une école de surf que j'ai repérée. C'est parti, je me lance. Après quelques minutes de théorie sur le sable concernant les 3 étapes pour se mettre debout sur la planche, me voilà dans l'eau avec mon surf et ma Je me sens un peu comme une sirène sur un parking... Première vague, mon moniteur me met bien dans l'axe et c'est parti ! Je me lève, hésitante, je fléchis bien les genoux comme il a dit, et youhouuuuu ! Je surfe !! Je n'y crois pas moi-même. C'est génial ! Pendant 1 heure de leçon, je prends un plaisir fou à surfer. Je me sens un peu Brice de Nice. Oh yeah.
Forte de cette énorme dose d'adrénaline, je profite un peu de la plage avant d'aller attraper mon bus pour Lima. C'est reparti pour 20 heures, mais je dors une bonne partie du trajet.
Prochaine étape : l'Ile de Pâques !

jeudi 15 avril 2010

Lima - capitale du Pérou

J'arrive à Lima après 18 heures de bus. Mon couchsurfer Leonel m'attend au terminal de bus. Je l'avais rencontré plusieurs fois à Paris lors des Couchsurfing meetings du lundi soir. Comme nous n'avons pas établi avec précision si je peux dormir chez lui ou pas, j'ai réservé une auberge de jeunesse pour la première nuit. Nous prenons un taxi pour aller poser mes affaires là-bas et là on me dit : « ah, ben oui, mais vous aviez réservé pour hier... ». Oups... je suis un peu perdue dans les dates ! (Mais bon... ça fait presque 3 mois que je suis en vacances aussi !)

En sortant de l'auberge de jeunesse, j'ai mal enjambé un trottoir et j'ai fait une chute phénoménale avec mon sac à dos. Gaston Lagaffe n'aurait pas fait mieux. Je crois que même les juges russes, d'ordinaire si sévères, m'auraient attribué une note artistique ! Avec mon sac à dos bien arnaché sur le dos, j'étais comme une tortue sur sa carapace, agitant les bras mais incapable de me relever (et morte de rire !)

Donc nous allons chez Leonel. Il peut m'héberger, ça sera très bien comme ça. Sa maman m'a préparé à déjeuner, des crudités et de la viande en sauce accompagnée de riz. C'est super bon. Par contre au niveau communication c'est un peu compliqué, elle n'articule pas du tout et parle à toute vitesse, donc Leonel traduit.

Après une douche, une sieste et une lessive, nous partons à la découverte de Lima. Il fait déjà nuit à 18 heures, mais nous allons dans le centre et marchons jusqu'à la plage. Pour se déplacer dans Lima, il n'y a pas de bus publiques. Il faut sauter dans des minibus archi-bondés et marchander le tarif. Un jeune homme avec une pancarte illisible est toujours pendu à la porte et hurle les destinations desservies.

Ensuite, nous retrouvons d'autres couchsurfers pour aller boire un verre et terminer dans une sorte de boîte à tendance électro (pas spécialement ma tasse de thé).

Bon, à Lima il n'y a pas grand chose à voir, alors je décide que j'irai à Mancora, tout au nord du Pérou sur la côte, juste à la frontière avec l'Equateur (c'est encore environ 20 heures de bus aller, mais je commence à être habituée !). Avant le départ, Leonel m'emmène visiter le quartier colonial de Lima et on se fait un petit ciné : Le Choc des Titans en 3D... pas très stimulant intellectuellement, mais assez divertissant. Je crois que j'ai ma dose de « ahhhhh, je suis un gros barbu très très gentil et je vais tuer tous les moches méchants » pour quelques mois au moins.

lundi 12 avril 2010

De Cusco à Arequipa - le Canyon de Colca




Après quelques jours de repos à Cusco, je reprends la route en solo pour Arequipa, au sud du Pérou. Un ancien couchsurfer chilien, Lucas, que j'ai reçu un moment à Paris, propose de me rejoindre là-bas pour qu'on aille voir ensemble le Colca Canyon, un des plus profonds du monde.

Je m'installe dans une auberge de jeunesse assez sympa, mais ma chambre ressemble à une cellule de prison avec des murs moisis. Bon, c'est juste pour une nuit...
Nous partons le lendemain avec un tour organisé. Les paysages sont très changeants et notre guide nous explique longuement la différence entre les lamas et les alpagas qui paissent en nombreux troupeaux.
Nous nous arrêtons pour déjeûner dans un petit village et Lucas et moi boycottons le restaurant touristique hors de prix pour aller manger des pâtes pas chères ailleurs. L'après-midi, nous nous baladons dans les collines environnantes. Le soir, nous assistons à un spectacle traditionnel hautement touristique dans lequel un groupe de péruviens en poncho jouent à la flûte de pan des airs comme Titanic ou The Sound of Silence. Je ne sais pas si c'est moi qui suis blasée, parce qu'il semble que les 100 autres touristes présents apprécient le spectacle, mais je trouve que le tableau ressemble de trop près aux couloirs du métro Châtelet.

Nous passons la nuit dans un hôtel correct avec des douches chaudes. Ça a l'air évident comme ça, mais au Pérou, ça ne l'est pas ! Et s'il fait très chaud la journée, le matin et le soir c'est polaire-GoreTex ! Le lendemain à 5heures nous partons pour la Canyon de Colca. En effet, la profondeur du précipice est très impressionnante et les condors tournoyant au dessus du gouffre donnent une dimension encore plus mystérieuse au site.
Les vallées environnantes sont superbes, toutes vertes et tout en terrasses avec les troupeaux d'alpagas.

lundi 5 avril 2010

bon pied, bon oeil !

Nous sommes de retour à Cusco de bon matin. Quelque chose me gène dans l'œil depuis plusieurs jours : j'ai une boule de la taille d'une lentille sous la paupière supérieure. Le médecin de la clinique dit qu'il faut voir un ophtalmologiste. Alors je me dirige vers la clinique ophtalmologique de Cusco où j'attends patiemment mon tour.

Le médecin me reçoit, m'ausculte, et déclare que j'ai une petite tumeur à l'œil et qu'il faut opérer sur le champ. Merveilleux. Là, bien sûr, vent de panique. Heureusement, je ne suis pas toute seule et la présence de Diogo (ainsi que le recours à quelques traductions) aide beaucoup.

Bon, ben s'il faut opérer, on opère ! Je suis le médecin dans l'arrière salle. Un vieux néon clignote au dessus d'un siège de dentiste, un vieux tabouret, une table avec quelques outils chirurgicaux. Je m'installe. Je suis terrorisée. Il m'explique qu'il va m'anesthésier l'oeil avec une petite injection. Je suis sur le point de m'évanouir quand je vois la seringue s'approcher de mon oeil. Il pique. Ça fait mal. Et puis après je ne sens plus la douleur dans l'oeil, je sens juste qu'il gratouille avec son bistouri douteux. A plusieurs reprises, il répète « mucha sangre »... et je dois de mon oeil valide qu'il sort de mon oeil des cotons pleins de sang. Ça fait froid dans le dos.

Pendant toute l'intervention, j'ai tellement peur qu'il fasse un faux mouvement, un geste de travers ou un erreur bête que je reste parfaitement immobile, veillant à ne pas cligner trop souvent et à bien regarder en bas comme il a dit...

Du coup, ensuite j'ai eu droit à un joli cache le temps que ça cicatrise. Grand moment d'émotion quand j'ai retiré le cache et que j'ai constaté que je voyais parfaitement bien ! Je suis retournée faire la visite de contrôle. Outre une petite inflammation, rien d'anormal. J'ai des gouttes antibiotiques à mettre toutes les quatre heures, c'est tout. Finalement, l'histoire se termine bien. Je regrette simplement d'avoir eu besoin d'une chirurgie de l'œil au fin fond du Pérou, je m'en serais volontiers passée !

dimanche 4 avril 2010

L'incroyable Machu Picchu...

Je ne passe pas par l'Inca Trail, le fameux trek de 4 jours qui mène au Pachu Picchu parce qu'il est overbooké jusqu'en mai. Le train nous emmène juqu'à Aguas Calientes, petit village sans intérêt et très touristique au pied du Machu Picchu. C'est un train panoramique avec des vitres au plafond qui sillonne entre de majestueuses montagnes. Le trajet en train est en lui-même une découverte étonnante. De col en vallée, les paysages se succèdent et nous commençons à réaliser à quel point ce Machu Picchu est au milieu de nulle part.

Nous passons la nuit à Aguas Calientes, et nous nous levons à 4heures du matin pour monter jusqu'au sîte même du Machu Picchu. Nous partons de très bonne heure parce que seules des 400 premières personnes à accéder au sîte ont un droit d'entrée au Huayna Picchu. Nous avions prévu de monter à pied, mais il fait un temps épouvantable et nous optons pour le minibus qui nous emmène à l'entrée de la cité Inca. Nous sommes les numéros 327 et 328... et il est 6 heures du matin ! Nous aurons donc accès à la deuxième montagne !

Lorsque nous arrivons sur le site, le brouillard envahit la vallée et donne un air fantomatique à l'ensemble de la vallée. Progressivement, le brouillard se dissipe et révèle les terrasses du Machu Picchu. Nous nous greffons discrètement à plusieurs groupes pour suivre les commentaires des guides.

La pluie fait place à de belles éclaircies qui nous permettent de profiter du site pleinement. Il y a quelque chose de très mystique, on a envie de chuchoter, comme dans un lieu sacré. Un certain mystère plane sur l'origine de cette cité Inca apparemment fondée au 15e siècle. Le guide explique qu'elle était utilisée comme un lieu de culte abritant une élite et presque auto-suffisante en termes d'agriculture.




Nous partons ensuite pour l'ascension du Huaya Picchu. Finalement, nous ne sommes pas mécontents que le soleil ne tape pas trop fort : fiouuu, ça grimpe ! Mais la vue est imprenable !



















Après une bonne journée passée à admirer la splendeur du Machu Picchu, nous redescendons vers Aguas Calientes et assistons à la Messe de Pâques dans la petite église du village.
Un dîner, une partie de billard, et nous retournons à l'hôtel, des images incroyables plein la tête.

vendredi 2 avril 2010

Cusco -Pérou


Je prends un bus pour aller de Copacabana (Bolivie) à Cusco (Pérou). A la frontière, les passagers descendent et doivent marcher pour passer du côté péruvien. C'est la première fois que je réalise vraiment que je traverse une frontière. Je change de bus à Puno, après un petit accrochage avec un vendeur de billets peu scrupuleux qui prétend ne m'avoir jamais vendu de billet Puno-Cusco... Je me fâche toute rouge et fais un scandale, jusqu'à ce que deux policiers s'approchent. Là, le méchant monsieur a retrouvé la mémoire et m'a donné mon billet. Je cramponne mon sac dans le bus et cadenasse une bretelle à ma chaussure, je suis entourée de locaux, dont un chien (qui aura la délicieuse idée d'uriner sur mon sac à dos... ah, les joies des transports !)
Après un voyage qui me semble interminable (j'ai eu droit à une petite crevaison, histoire de pimenter le tout), j'arrive à Cusco. C'est une très jolie petite ville bordée de collines. Nous sommes Vendredi Saint et il y a des processions dans les rues qui déambulent entre les nombreuses églises et cathédrales. Je descends dans une auberge de jeunesse un peu miteuse mais très bon marché. Diogo est à Cusco aussi, mais dans une autre auberge. Nous nous retrouvons pour dîner. Le lendemain de bonne heure, je vais acheter des billets de train pour aller voir le Machu Picchu qui vient de rouvrir après des mois de réhabilitation suite à des coulées de boue sur les voies d'accès. C'est un peu la pagaille, mais je parviens à acheter mes billets pour le même jour que Diogo. Certaines choses sont plus sympa à visiter à deux, et le Machu Picchu en fait partie (d'autant que mon appareil photo est cassé).


Après quelques mésaventures dans mon auberge assez difficiles à vivre et impliquant l'intervention des forces de police peu conciliantes, je pars pour le Machu Picchu.