mercredi 11 août 2010

Trek dans l'Annapurna


Nous décidons que nous sommes assez entraînés pour partir en trek. Après une petite visite dans une agence spécialisée pour avoir une suggestion d'itinéraire sympa, nous décidons que nous partirons sans guide, mais avec une bonne carte. Il existe une foule de randonnées à faire dans la partie basse de l'Himalaya. Nous allons acheter quelques barres de céréales, des bâtons de randonnée, des T-shirts qui sèchent vite. Pokhara (comme Katmandou) regorge de boutique d'équipement de montagne.
Nous nous levons de bonne heure pour partir, hésitons un moment à cause de ma météo (il pleut), puis nous décidons de nous lancer. La randonnée est superbe. Les paysages sont vraiment très jolis et nous surplombons la vallée de la Seti et son tapis de rizières en terrasse. Les Annapurnas, eux, sont cachés dans les nuages, mais la vallée est si jolie que le vue est tout de même incroyable.
Nous marchons essentiellement en montée, pas forcément très raide, mais c'est assez physique. Au milieu de l'après-midi, le ciel devient de plus en plus menaçant et nous décidons de nous arrêter dans le village d'Handjakot pour nous abriter. Nous sommes accueillis par une famille qui nous sert du thé à la menthe, des "biscoutes", et propose de nous héberger. Nous acceptons volontiers. Le temps que l'orage passe, nous allons prendre une "douche" et là Dom et Chloé font connaissance avec leurs premières sangsues. Moi, je connaissais déjà parce qu'il y en avait plein au Laos. la maison en chaume dans laquelle nous sommes reçus est sommaire mais confortable ! à l'extrémité, il y a une cabane avec un robinet et une cuve d'eau de pluie : c'est les sanitaires. Ensuite, dans le bâtiment principal, il y a une petite étable avec une vache et quelques chèvres, puis il y a la pièce principale (la cuisine). Nous sommes dans une annexe toute neuve avec quatre lits (ou planches de bois). Au milieu de la cuisine, il y un grand trou rectangulaire dans le sol et c'est là qu'on cuisine, c'est leur cuisinière. Le sol est en terre rouge qui ressemble un peu à de l'argile.
Après notre douche, il y a une jolie éclaircie et la fille de la maison, qui doit avoir 8 ou 9ans et qui parle un peu anglais, nous guide pour une petite balade dans le village. Nous montons jusqu'à un temple tout en haut d'une colline. Elle nous donne des fleurs à disposer sur les temples. Lorsque nous sommes sur cette colline, nous dominons toute la vallée, c'est superbe. Là, le ciel se dégage et toute la chaîne des Annapurnas se détache à la lumière du soleil couchant. C'est vraiment un moment magique.
Nous retournons au village et nous nous arrêtons pour jouer un peu au foot avec les enfants du village. Nous sommes vraiment l'attraction du village et tout le monde se regroupe. Les fillettes nous demande, à Chloé et moi, de chanter notre hymne national. Bien sûr nous nous exécutons. Cela nous paraît un peu absurde de chanter la Marseillaise au milieu des montagnes au Népal pour un groupe d'enfants qui nous observent, admiratifs.
Nous rejoignons notre maison et notre famille d'accueil nous sert un petit apéritif : du vin de millet qui ressemble un peu à du Saké sans goût. C'est apparemment fait à base de graines de millet. Puis on nous cuisine un plat typiquement Népalais : une grande assiette de riz avec plusieurs petites sauces plus ou moins épicées. Il y a donc du dal (sauce aux lentilles), des pommes de terre en dés avec une sauce qui ressemble à du safran, des sortes de courgettes très très amères, et une sauce à la tomate très épicée. Pour accompagner cela, un grand verre de lassi (yahourt fermenté). Nous nous régalons !
Après le repas, notre famille d'accueil organise une petite fête pour nous. Ils appellent cela "la fête des mères", mais je ne crois pas que ça ait quoique ce soit à voir avec la maternité. Ils apportent un poste audio, une cassette, et nous mettent de la musique népalaise à fond. On nous dessine une ligne rouge sur le front en signe de bienvenue, on nous donne un bouquet de fleurs et on nous met un collier de fleurs autour du cou. Les femmes les plus âgées ouvrent le bal et sautillent en faisant des rounds avec les poignets. Rapidement, on nous demande de nous lever et c'est à nous de danser. Tout le village est là et nous regarde danser. Ça doit être un drôle de spectacle pour eux : nous sommes tous des géants et dépassons tout le village d'une tête, (bon, Chloé et Dom, deux têtes !). Nous dansons pendant des heures sur une musique nasillarde qui est toujours la même. Quelques coupures d'électricité nous donnent l'espoir que ça va bientôt s'arrêter, mais non, on apporte les tamtams et on poursuit. Un peu lâchement, je décide d'aller me coucher et Dom et Chloé continuent à danser pendant encore une bonne heure et demie. Finalement, c'est nous qui avons fait le spectacle !
Le lendemain, après un petit-déjeuner pantagruélique, nous nous remettons en marche pour poursuivre notre ascension. Le temps est très couvert et il a beaucoup plus, donc nous faisons une chasse sans pitié aux sangsues. Chloé se fait piquer plusieurs fois, et nous intervenons souvent pour retirer les petites bêtes lorsqu'elles rampent sur nos semelles de chaussures pour venir se glisser dans nos chaussettes. La balade est sympa, même si c'est un peu difficile de se remettre en marche : nos jambes sont bien raides le matin, après une nuit passée sur une planche en bois !
Nous parcourons un dénivelé total de 1000 mètres et atteignons Autralian Camp, un petit village où se situent quelques auberges et où nous nous restaurons. Le ciel se couvre à nouveau, et très rapidement nous sommes dans un nuage si épais qu'il est impossible de voir 20 mètres devant nous. Considérant les conditions météo, nous décidons de redescendre dans la vallée, équipés de nos ponchos imperméables. Nous arrivons à la route plusieurs heures plus tard et prenons un taxi pour rentrer à Pokhara, épuisés. Nous prenons une bonne douche et filons dîner dans notre restaurant préféré.

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