dimanche 1 août 2010

En route pour Pokhara !

Lorsque je pars pour la clinique de Katmandou pour y recevoir ma 5ème perfusion et injection d'antibiotiques, j'ai l'espoir que les médecins estimeront que mon état de santé me permet de me sauver de Katmandou. Bon, la tension est un peu basse, mais je n'ai plus de fièvre, donc j'ai le droit de partir. Je finirai les antibiotiques par comprimés. Maintenant que je suis un peu habituée au traitement, il ne me rend plus malade. Alleluia. Tout le monde est très content de savoir qu'on va ENFIN pouvoir se sauver d'ici.

Juste après ma dernière perfusion, on attrape un minibus qu'ils appellent ici « micro ». On nous emmène en taxi jusqu'à une gare routière où des dizaines de minibus rouillés sont garés au milieu des ordures. Nous devons prendre le minibus de 13 heures pour Pokhara. En réalité, 13 heures, c'est l'heure à laquelle ils commencent à charger le minibus, mais il ne part que quand il est plein.

Donc nous restons plantés sous une chaleur écrasante, aux milieu d'ordures qui pourrissent joyeusement au soleil, pas bien sûrs de ce qui est en train de se passer puisqu'à chaque fois qu'on demande dans combien de temps on part, on nous répond « 10 minutes ». Chloé et moi sommes les seules femmes blanches et nous sommes l'objet de regards libidineux dégueulasses de vieux Népalais dégarnis et gras qui suent comme des gorets en nous reluquant les fesses.

Finalement, nous commençons à perdre patience et à secouer un peu le chauffeur pour qu'on démarre, avec 1h30 de retard. Le moteur tousse, gronde, grince, le chauffeur passe la première, fait hurler l'embrayage, et là, le coffre s'ouvre. Et ne se referme plus. On arrête tout. Nous sommes toujours entassés au fond du bus, et nous observons, navrés, le spectacle du bricolage de coffre. A Noncourt, on répare tout avec de la ficelle bleue et des chambres à air. Ici, on répare en prenant un bout de métal et en tapant comme un sourd avec une énorme pierre. Ils sont 10 autour du coffre à regarder le loquet cassé en se grattant la tête d'un air consterné. Finalement, il semblerait que la technique de la pierre porte ses fruits puisque le coffre tient enfin fermé. Nous démarrons.

Un jeune homme passe la tête par la porte coulissante et hurle « Pokhara, Pokhara, Pokhara » aux gens sur le bas côté. L'air est tellement pollué et la poussière tellement concentrée que nous portons des masques. Beaucoup de Népalais en portent aussi, d'ailleurs.

Nous ramassons plusieurs personnes et le bus se remplit assez rapidement. A chaque fois qu'on s'arrête, des dizaines de mémés édentées et de gamins crasseux passent les mains par la fenêtre pour mendier ou pour vendre de l'eau (trouble), des ananas déjà épluchés (ça, c'est non, on sait maintenant que ça donne la typhoïde de manger des fruits épluchés par des mains très sales), ou des sachets de boulettes brunâtres qui font un peu penser à des crottes de lapin. C'est sans doute délicieux, mais nous passons notre tour. En Europe, un bus est plein quand il n'y a plus de place assise pour les passagers. Au Népal, un bus n'est jamais plein. Nous chargeons de plus en plus de gens qui s'entassent et se retournent pour nous regarder fixement. Oui, nous avons décrété de nous assoir chacun sur un siège, et non, je ne passerai pas les 6 heures de route à venir assise sur les genoux de Chloé ou de Dom.

Nous prenons même un curieux passager qui attendait au bord de la route, au milieu de nulle part, avec plein d'énormes pots de peinture. Je me demande comment il est arrivé là. Cinq heures plus tard, nous le déposons à nouveau au milieu de nulle part.

Le trajet se passe à peu près correctement jusqu'à ce qu'on nous fasse subir le supplice de l'autoradio... grand moment. La radio HURLE et crache des « dee daba dee deedee » stridents. Nous prenons notre mal en patience et essayons de profiter de ce « bain » culturel. Nous nous arrêtons à nouveau pour faire monter un jeune homme qui s'empile sur le vieux monsieur devant nous et qui fait hurler la musique dans son téléphone aux hauts-parleurs saturés. De la vieille dance des années 80, en plus. Chloé et moi décidons de nous mettre à chanter aussi, nous nous échauffons avec un petit « Eve, lève-toi et danse avec la vie », puis quelques petits aigus de Balavoine, et finalement nous concluons par le fleuron de la chanson française : « kikadukakakaki ». Le jeune homme éteint son téléphone, le chauffeur baisse la radio. Notre message est passé : le pollution sonore, c'est non !


Nous finissons par arriver à Pokhara. Nous trouvons un petit hôtel rutilent de propreté pour 5$ la nuit par chambre, super ! Nous allons dîner dans un restaurant au bord du lac... pour moi, comme d'habitude, c'est riz nature et naan. J'ai hâte de pouvoir remanger normalement !


1 commentaire:

  1. Hiiiin !! Comment t'as tout copié sur la fée clochette !! Comment on dirait le même trajet en bus !! Comment t'as dû déguster !! Comment le Népal a enfin VU le cul d'Annesofiblondel ! Comment on ne leur épargne rien à ces pauvres hères... Comment ?

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