lundi 19 juillet 2010

petite virée en bus, destination Kep, sud du Cambodge

Je ne me sens pas spécialement bien à Phnom Penh, pour les mêmes raisons que je n'avais pas aimé Dehli : il y a trop de bruit, trop de pollution, trop de stress, trop de gens, trop de misère, trop de puanteur... Il y a certainement des tas de choses intéressantes à voir, mais je suis malade et je n'ai qu'une envie : m'enfuir pour un coin de campagne. Je décide donc d'une minute à l'autre de sauter dans un bus pour Kep, au bord de la Mer de Chine, tout au Sud du Cambodge. C'est un petit village de pêcheurs. La spécialité, c'est le crabe, donc je déguste un crabe au poivre de Kampot (juste à côté de Kep). Mauvaise idée. Le lendemain, je suis encore plus malade et je ne fais pas grand chose de ma journée à part une petite balade le long de la côte où se dressent les squelettes fantomatiques des riches villas calcinées par les Khmers Rouges. La plupart sont abandonnées et la nature reprend doucement ces droits, les arbres et les herbes folles envahissent des maisons qui furent sans doute splendides avant les persécutions. D'autres sont en train d'être réhabilitées. Les terrains ont certainement été rachetés parce que les parcelles sont entourées de murs de pierres flambant neufs avec de jolis portails en fer forgé, mais rien derrière ces murs. C'est assez surprenant.

Le lendemain de très bonne heure je reprends le bus pour Phnom Penh. Ah... les joies des transports en Asie... Allez, ça vaut quand même une petite description. Je n'ai pas eu la présence d'esprit de prendre de photos, mais ça vaut de l'or... Le bus en lui-même est un hommage au kitch : petits rideaux à frou-frous, pompons aux fenêtres et aux rétro et photos d'Angélina Jolie et Léonardo Di Caprio au plafond. Dans les bus Cambodgiens, on passe des videoclips en Khmer pendant tout le trajet. La musique hurle et crachouille dans les hauts-parleurs fatigués au dessus de chaque paire de sièges. Les aigus transpercent les oreilles et les graves font grincer des dents. Je ne comprends pas les paroles, mais à en juger par les images, les chansons doivent être inspirées de sentiments dégoulinants, et dans la majorité des cas, le jeune homme (qui était méchant au début mais qui devient gentil grâce à la jolie jeune fille), meurt dans les bras de sa bien aimée larmoyante, abattu par balle. Imaginez bien que le tout HURLE, et que, pour épicer un peu tout ça, les passagers chantent en cœur puisque les videos font aussi karaoké. Ajoutez à cela la climatisation qui n'a pour but que de geler les cervelles des passagers. Évidemment, on ne peut pas régler la ventilation, dont au bout de 6 heures, je ne peux plus lever les sourcils et j'ai les poils du nez qui gèlent. Assise à côté de moi, il y a une très grosse dame qui s'installe confortablement, me pose la main sur la cuisse et la tête sur mon épaule pour ronfler outrageusement. De temps en temps, elle se réveille, me sourit de toutes ses 4 dents, renifle un bon coup, se racle la gorge et crache dans un sac plastique qu'elle pend au dossier du siège devant. Je prie pour que le sac de crachat ne se renverse pas. Je vous jure que je n'invente rien !

J'ai une journée à passer à Phnom Penh, mais je ne me sens vraiment pas en forme. J'opte pour un petite visite du marché de nuit qui n'a aucun intérêt, et je vais me coucher, malade, le moral dans les chaussettes, et sérieusement fatiguée des délices de l'Asie. Cela fait plusieurs jours que je suis malade, cela ne fait que s'empirer et mon moral commence à en prendre un coup. Je me soigne avec ce que j'ai dans ma trousse à pharmacie, c'est-à-dire pas grand chose. « Allez, ça ira mieux demain », me dis-je.

1 commentaire:

  1. Sache que par-delà les océans, juste après les millénaristes chaînes de montagnes blanchies par de l'eau à l'état floconneux (ça existe), entre les arbres centenaires, sous le terreau de la vie, enchâssé (embedded, c'est de l'anglais) dans l'écrin de la nature originelle, se love un petit caillou né de la rencontre de l'espoir et de la gentillesse. Ce petit caillou n'attend qu'une chose : se retrouver sous ta godasse pour être emmené avec toi sur les sentiers de la découverte et de l'abnégation.
    Sache que ce petit caillou, c'est une allégorie de notre amitié, nous ces argonautes qui te suivent dans tes pérégrinations fantasmagoriques.
    Sache que ce caillou est la première pierre de ton (r)établissement médical et la dernière épreuve de ce texte sans fin.
    Hibou, genou, chou... bisous !
    fncrnirtebak

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